Réponse à l’article de M. Giuseppe Melfi, professeur titulaire de mathématiques à l’Uni de Ne (le Temps du 9 novembre en p. 2 (Débats)
Monsieur et cher Collègue,
N’étant pas mathématicienne, mais juriste – ce qui me place sur le même pied que vous du point de vue de l’incompétence médicale – Je me permets de réagir à quelques points de votre article « Quand les <<no vax>> font le jeu des big pharma”.
- Vous reprochez aux éthiciens de « n’être pas hélas (sic) des mathématiciens » donc d’avoir, en son temps, défendu le principe de la liberté vaccinatoire et d’être ainsi un peu « responsables de l’évolution et de la diffusion du virus » !
Votre avis serait-il que l’élément humain ne joue aucun rôle dans la lutte contre une pandémie par ex. en matière de résistance à la maladie ? Qu’il est recommandé de tuer la vie sociale, culturelle, affective, économique pour éviter la mort individuelle et la surcharge des hôpitaux ? Evidemment, l’aspect humain ne joue aucun rôle dans la courbe mathématique !
- Vous écrivez : « Rappelons-le, si un pourcentage très élevé de la population est immunisé, les modèles mathématiques garantissent que la circulation du virus régresse pour concerner de moins en moins d’individus et ce, de manière progressive jusqu’à disparaître ».
Vous ne précisez pas si l’immunité ne peut être que vaccinatoire ou si une immunité naturelle peut aussi jouer un rôle. La courbe mathématique est sans doute exacte, mais elle ne distingue pas les causes de l’immunité donc les moyens possibles de l’acquérir. L’aspect humain ne joue aucun rôle dans la courbe mathématique.
- Vous dites aussi : ” Les « no vax » garantissent aux big Pharma de se poser en <<sauveurs de l’humanité>> en proposant une 3e dose de vaccin, puis, pourquoi pas une 4e fin 2022, une 5e fin 2023 ?”
Il me semble qu’un des Etats les plus vaccinés, Israël, est celui qui a proposé le plus rapidement une 3e dose, et parle même d’une 4e. Je n’ai jamais entendu mentionner l’existence d’un grand mouvement « no vax » en Israël. Les courbes mathématiques ignorent la qualité des vaccins.
Et pour finir en beauté, vous écrivez : « On peut se demander si l’OMS et la pensée dominante de l’éthique médicale d’aujourd’hui n’ont pas joué un rôle néfaste dans la gestion de la pandémie en permettant…. un débat au niveau mondial sur l’opportunité de se faire vacciner ».
Les êtres humains seraient-ils, pour vous, réduits à des courbes mathématiques ? La médecine devrait-elle aujourd’hui se passer d’éthique?
J’avoue, Monsieur et cher Collègue, que votre “opinion” me cause quelque inquiétude. Sans doute vous ai-je mal compris. Bien à vous.
Suzette Sandoz