Le grain de sable

Le Parlement n’est ni une SA ni une association

Les calculs d’apothicaire auxquels se livrent certains opposants à ou déçus de la double majorité me font parfois sourire – c’est une œuvre pie que de mettre les autres de bonne humeur ! – car ils rappellent les vérifications auxquelles s’adonnent les responsables de l’organisation d’une assemblée générale d’actionnaires ou même simplement d’une association civile : chaque membre présent a-t-il bien une procuration pour représenter x actionnaires et tant d’actions ou x associés. Le mandataire (représentant) aura alors éventuellement x voix.

Rien à voir avec la fonction parlementaire car chaque élu ne représente pas des « voix » mais est chargé, par des électeurs (= le peuple) de contribuer à la recherche du bien commun en utilisant ses connaissances professionnelles, culturelles, linguistiques, historiques, géographiques etc…, en apportant sa sensibilité cantonale propre. Dans le cas du Conseil national, c’est une sensibilité connue ou espérée par le pourcentage de citoyens ayant soutenu la liste et peut-être en plus favorisé la personne par un cumul. Pour le Conseil des Etats, où l’élection est généralement majoritaire, la personne élue l’est parce qu’une majorité des votants ont considéré que cette personne candidate correspondait mieux que d’autres à la conception générale du bien commun qu’ils se font pour leur canton. 

On est très loin de l’arithmétique commerciale.

Certes, le contenu du bien commun n’est pas défini de la même manière par tous, mais la grande majorité des élus cherchent à le trouver, d’où les compromis, les consensus, les échecs parfois. Et c’est la connaissance que chaque élu possède du canton et du milieu dont il vient mais aussi de l’ensemble du pays qui lui permettra d’apprécier les chances de succès de la solution retenue au final, en cas de referendum, et donc de décider s’il la soutient ou non au Parlement. L’efficacité de chaque parlementaire dépend de lui seul et non pas du nombre d’habitants de son canton.

Qu’enseigne-t-on au cours d’instruction civique à l’école ?

 

 

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