Le grain de sable

Transparence, mais quelle transparence?

Transparence, mais quelle transparence ?

Ainsi donc, la Suisse serait très en retard en matière de transparence financière des partis politiques. C’est vrai que nous n’avons pas encore éprouvé, comme d’autres, le besoin impérieux de « surveiller » l’influence de l’argent sur notre vie politique. Cela peut notamment s’expliquer d’une manière assez simple par le fonctionnement de nos institutions.

Notre exécutif fédéral n’étant pas élu par le peuple, son élection ne coûte rien. Ce n’est évidemment pas le cas des présidents, premiers ministres ou autres chefs d’exécutif dans bien des Etats.

Sur le plan cantonal, on peut déplorer – c’est mon cas – l’élection par le peuple des membres des conseils d’Etat et des municipalités car cela favorise le populisme médiatique et les tentatives éventuelles d’influence financière, mais le fait que nos exécutifs soient toujours collégiaux et nos cantons petits en comparaison internationale rend évidemment les « prises de pouvoir » par l’argent assez peu intéressantes.

 

Les parlementaires sont bien élus par le peuple, eux, et l’argent peut jouer un rôle dans leur élection.

Il convient toutefois de se rappeler que le pouvoir des parlementaires reste très limité par le droit de referendum et les scrutins populaires. Certes, la récolte des voix devient parfois une activité salariée, ce qui est désolant, et les moyens investis dans certaines campagnes de votations peuvent jouer un rôle. Il ne faut toutefois pas partir de l’idée que les citoyens sont incapables de réfléchir et de se laisser convaincre par des arguments plutôt que par des affiches et des distributions de gadgets. Il arrive même qu’ils soient sursaturés par l’abondance!

L’argent est-il le seul moyen d’influencer les élus ?

Notre Parlement a réussi à faire interdire tout financement de campagne venant de l’étranger. C’est une excellente chose, mais l’argent est-il le seul moyen d’influencer les élus ?

Actuellement, peut-être, vu le développement des moyens technologiques et des réseaux, on pourrait craindre, plus que l’influence de l’argent – traçable – l’exploitation des sentiments et les pressions indirectes par le biais de formations, associations et autres personnes morales à but non économiques mais de portée internationale. Quel rôle peuvent jouer dans les coulisses, le WWF, Greenpeace, certains mouvements syndicalistes ou religieux etc… ? Quelle influence ont-ils par le truchement de manifestations publiques, de mouvements de foule plus ou moins « spontanés » dont ils tirent discrètement les ficelles, etc… ? On ne sait pas toujours exactement qui pilote ces institutions. Il est même possible que les candidats soutenus ne soient pas conscients d’être utilisés, puisqu’ils ne reçoivent pas directement d’argent.

Le principe de transparence ne repose actuellement que sur une présomption de corruption des élus.

C’est à vrai dire un peu humiliant pour tous ceux – et c’est assurément la grande majorité des élus -qui sont parfaitement corrects. Mais cela a l’avantage de détourner l’attention du véritable risque que représente le lavage de cerveaux par le politiquement correct favorisé mondialement par les réseaux et relayé souvent par les médias.

La véritable transparence favorise les débats sur tous les sujets, même à contre-courant.

Mais de celle-là, nul ne se préoccupe.

 

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