Le grain de sable

Conseil fédéral: “l’arithmétique à Bonzon” des Verts

Ce soir à nouveau, pendant les nouvelles à la télévision, on nous explique que si l’on maintient les deux sièges du PLR, aux dépens des Verts, il y aura une atteinte à la formule magique.

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Pendant la législature qui vient de se terminer, les partis avaient respectivement (total dans les deux Chambres, sans les petits partis du centre, PBD + PEV) : l’UDC, 75 membres, le PS, 55 membres, le PLR, 48 membres, le PDC, 43 membres, les Verts, 13 membres, les Verts libéraux, 7 membres.

La répartition des sièges au Conseil fédéral, soit 2 UDC, 2 socialistes, 2 PLR, 1 PDC correspondait bien à l’idée d’une représentation en rapport avec l’importance numérique respective des partis entre les deux Chambres.

Après les élections de cette année, la répartition est la suivante : UDC, 62 membres, PS, 48 membres, PLR, 41 membres, PDC, 38 membres, les Verts, 35 membres, les Verts libéraux 16 membres.

L’ordre décroissant n’a pas changé. Il n’y a aucune raison de modifier la composition du Conseil fédéral.

Le Parti des Verts n’inclut pas plus les Verts libéraux que le PDC n’inclut les petits partis du Centre.

C’est, à la limite, une malhonnêteté intellectuelle que de laisser entendre que les Verts sont le 3e parti. Ils ont incontestablement fait une énorme poussée, mais on leur ajoute les Verts Libéraux contre la volonté de la majorité au moins de ceux-ci, puisqu’ils se revendiquent précisément comme ayant une autre conception générale de la gestion publique que les Verts et ne soutiennent pas une candidature verte. Et la presse véhicule l’idée erronée que les Verts sont devenus le 3e parti de Suisse, devant les PLR et les PDC et que si on n’élit pas leur candidate verte la formule magique aura vécu.

C’est avec une arithmétique truquée que la formule magique aurait vécu.

Il est en revanche un point qui reste choquant c’est le « truc » des démissions en cours de législature pour profiter de l’acquis. Il serait juste que, lors du renouvellement intégral du Conseil fédéral, on tienne en principe compte des nouvelles répartitions des forces politiques. Mais il s’agit bien de dire « en principe », car l’intérêt du pays peut aussi tenir à d’autres éléments encore qu’à une arithmétique étroite. En effet, on ne le dira jamais assez, la formule magique est avant tout pragmatique, c’est bien la raison pour laquelle elle n’a pas de base légale.

Il n’en demeure pas moins qu’aujourd’hui, les Verts ne sont pas le 3e  mais bien le 5e parti des Chambres et n’ont aucun droit propre à un siège au Conseil fédéral, formule magique ou pas

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