Le grain de sable

L’égalitarisme, cette déviance contemporaine de l’égalité qui pourrit l’avenir

L’égalitarisme est une notion arithmétique et comptable alors que l’égalité est une valeur éthique et philosophique. Et malheureusement, c’est l’égalitarisme qui piège les foules.

Il n’y a pas pire ennemi de l’égalité que l’égalitarisme. Alors que la première – l’égalité – prend en considération la personne en tant qu’être humain dans sa totalité et s’efforce de valoriser et de respecter les différences qui constituent la richesse des identités, l’égalitarisme veut gommer les différences de fait qu’il ne tolère pas.

J’en ai pris conscience il y a des années déjà au sein d’associations féminines. Un certain nombre de féministes ne supportaient pas les divergences d’opinions entre les femmes. Je me rappelle d’ailleurs cette députée socialiste – dont je tairai le nom car elle est décédée depuis lors -à qui je disais ne pas pouvoir voter pour telle femme dont je ne partageais absolument pas les idées et qui m’a déclaré tout de go : « Vous n’êtes pas une femme ». Cette forme d’égalitarisme primaire est responsable de l’idée longtemps majoritaire chez les hommes selon laquelle il suffirait de nommer une ou deux femmes alibis pour assurer l’égalité, chaque femme les valant toutes !  Pour corriger cet égalitarisme primaire il faut la solution déshonorante des quotas.

On retrouve les méfaits de l’égalitarisme, actuellement, dans l’idée faussement généreuse de la société « inclusive », de l’école « inclusive ». Cette mode nie l’existence de différences de fait entre des personnes, justifiant des prises en charge différentes et adaptées. Il faut beaucoup de maturité pour respecter l’égalité de valeur au-delà des différences de fait. L’égalitarisme qui nie les différences de fait conduit souvent à l’indifférence et à l’injustice et parfois même au mépris.

Mais les pires conséquences actuelles, sans doute, de cette vague égalitariste, découlent de la théorie du genre et de la négation non scientifique des différences de fait hommes/femmes. Cela débouche sur le mariage pour tous, destructeur de la société, et sur sa conséquence déshumanisante, le droit à l’enfant puis à l’enfant sans défaut.

Chacun de nous connaît et a des amis homosexuels qui ne souhaitent pas autre chose que d’être respectés dans leur différence d’orientation sexuelle et d’avoir le droit de vivre librement en couple avec des règles successorales, sociales, financières – ce que peut parfaitement assurer un partenariat enregistré probablement encore un peu complété par le législateur. Mais ils n’osent pas le dire car ils seraient la cible des défenseurs acharnés de la cause et seraient qualifiés de « traitres ».

Il n’est pire ennemi de l’égalité, de la dignité humaine et de la liberté d’opinion que la doctrine de l’égalitarisme.

 

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