Le grain de sable

Le partenariat enregistré pour tous

Que demandent les personnes qui s’aiment et qui désirent vivre ensemble ?

Elles veulent des garanties financières, successorales, en matière d’assurance sociale, de fiscalité et éventuellement de logement. Le partenariat enregistré peut parfaitement assurer toutes ces garanties – moyennant une adaptation du droit actuel, c’est-à-dire en particulier l’ouverture à tous, quelle que soit leur orientation sexuelle et peut-être encore quelques adaptations légales en matière fiscale et économique.

Le partenariat enregistré correspond parfaitement à ce que souhaitent aujourd’hui de nombreuses personnes qui désirent prendre réciproquement un engagement durable. C’est par excellence un engagement entre deux personnes qui souhaitent avoir l’une envers l’autre des droits précis et former une sorte de petite société simple reconnue comme telle par l’ensemble de la société. Cet engagement ne représente aucun pilier de la société. Il est conçu comme une affaire strictement privée et légitime.

Le mariage remplit une tout autre fonction.

Dès la plus haute antiquité, le mariage est envisagé comme une institution intéressant la société et la projection de celle-ci dans l’avenir. C’est la raison pour laquelle il a toujours été associé à la filiation. La filiation implique la naissance d’enfants et la transmission de patrimoines. Aucune naissance d’enfant n’est possible sans un homme et une femme à l’origine. Le mariage ne peut donc être qu’hétérosexuel. Certes, au fil des siècles, avec la démocratisation de la société, le mariage est aussi devenu une relation d’amour . Mais la société a continué de le considérer comme une sorte de garantie de survie. Elle se souhaite un avenir et veut savoir comment elle s’y projettera.

A la notion même de mariage est donc liée celle d’enfant.

Un enfant est une personne et a une identité propre. Cette identité, il la tient d’abord de son patrimoine génétique. Il a le droit absolu d’en connaître la provenance, aujourd’hui plus que jamais puisque la science facilite cette connaissance et que, de plus, sa santé peut en dépendre. D’ailleurs chaque être humain est toujours curieux de sa provenance, voire taraudé par la curiosité à ce sujet. Il sait très vite qu’il a un père et une mère génétiques. Lui faire croire le contraire est une tromperie. Un enfant peut parfaitement être élevé par une personne ou deux qui ne sont pas ses parents génétiques mais son état civil doit lui indiquer la vérité.

L’Etat n’a pas le droit d’établir sciemment un faux certificat d’état civil à un enfant pour faire plaisir aux adultes.

Le faux certificat officiel d’état civil le plus ancien est sans doute celui de l’enfant adopté au moyen d’une adoption dite plénière, c’est-à-dire ne mentionnant que le ou les parents adoptifs comme parents génétiques. Le mensonge pourrait parfaitement être évité par une adoption simple et ce, sans nuire le moins du monde à l’enfant. Dans ce cas, ce dernier resterait à l’état civil enfant de ses parents génétiques. Rien n’empêche le législateur d’organiser la prise en charge de l’enfant adoptif par ses parents adoptifs avec toutes les garanties accordées à un enfant de sang. Le certificat d’état civil n’a rien à voir avec l’amour parental.

Mais les faux les plus graves en matière d’état civil d’un enfant sont ceux où l’enfant est issu d’un don de sperme, d’ovule ou/et d’une mère porteuse. Son certificat d’état civil fait croire qu’il est issu des œuvres de ses parents d’intention avec lesquels il vit. L’Etat officialise la propriété de l’enfant commandé et quelquefois acheté par des parents d’intention. Il fait le jeu de tous ceux pour qui il y a un droit à l’enfant.

Il est temps de poser les questions éthiques concernant la filiation donc la procréation

L’enfant en est le seul véritable intéressé par la procréation, puisque c’est à elle qu’il doit de naître Sans procréation pas d’enfant et sans enfant plus de société.

Dans la mesure où « le mariage pour tous » est une négation du symbole sociétal fort de filiation que constitue l’institution du mariage, la société qui l’institue accrédite l’idée que l’enfant n’est qu’un accident de parcours, un objet détaché de l’homme et de la femme dont il provient, donc une chose certes nécessaire à la survie de la société mais à la disposition de qui peut se l’offrir. Affirmer cela n’est faire preuve ni d’homophobie, ni de fanatisme religieux ; il s’agit de rappeler la notion fondamentale de l’identité de l’être humain et de mettre en garde la société car elle est une société de mort quand elle ne veut pas y réfléchir.

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