Le grain de sable

Le chancre de la gratuité

La manifestation féministe prévue pour le 14 juin prochain – ce n’est pas une grève, puisqu’il ne s’agit pas d’un conflit de travail, et ce n’est pas celle « des femmes », car on ne nous a pas demandé notre opinion et, en outre, il paraît que les hommes sont invités à y participer ! –  cette manifestation donc tombera, nous dit la presse, en période d’examens pour les gymnasiens et les étudiants. Voilà qui pose un petit problème : comment choisir entre un examen auquel on échoue car on ne s’y présente pas afin de participer à une manifestation à laquelle on tient et un examen à cause duquel on manque une manifestation à laquelle on tient, étant bien entendu que l’on tient aussi à obtenir un résultat suffisant pour sa maturité, son bachelor ou son master qui sont une clé d’avenir.

La presse toujours nous informe que les autorités compétentes, dans certains cantons, ont invité les directeurs de gymnase et les recteurs des hautes écoles à éviter dans toute la mesure du possible de mettre des examens le 14 juin ! On se simplifiera ainsi la vie car il n’y aura pas de remous ni de risques de recours contre des résultats contestés ce jour-là, comme dans la Broye lors de la manifestation de janvier pour le climat.

 

Surtout que la manifestation du 14 juin ne cause pas de problèmes

On comprend parfaitement les préoccupations des autorités et on regrette que le 14 juin ne tombe pas sur un dimanche. On ne peut toutefois s’empêcher de penser qu’en mettant tout en œuvre pour que les participants à la manifestation n’aient si possible pas à choisir quel risque ils préfèrent prendre, on réduira leur acte à des défilés joyeux de vacanciers. Je m’en réjouis pour eux, mais on aura ôté à la manifestation une grande partie de la portée que ses instigatrices espèrent lui donner. La gratuité supprime la valeur et la maturité du choix.

 

 

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