Le grain de sable

Toujours la même erreur.

Les citoyens genevois ont accepté la loi sur la laïcité ! C’est leur droit, mais ce n’était certainement pas une « loi Maudet ». Selon la réponse de M. Maudet au sondage, réponse reproduite par Le Temps en p. 2, « … une majorité du corps électoral continue d’accorder sa confiance à mes projets. J’en veux pour preuve la votation de ce dimanche sur la laïcité qui s’est tout de même soldée dans les urnes par une acceptation à 55 % ».

Comment un homme politique connaisseur des institutions peut-il dire quelque chose d’aussi erroné ?

Peu importe, vu le principe de collégialité, qu’une loi soit initiée par un conseiller d’Etat et son département ou par un autre. Elle ne sera soumise au Parlement que si le collège exécutif est d’accord, donc au nom du Conseil d’Etat, et elle ne sera soumise au référendum que si le Parlement l’a acceptée en vote final après d’éventuels amendements. En deux mots, une loi soumise au vote des citoyens n’est jamais qu’un texte sortant du Parlement.

C’est toujours par ignorance des mécanismes institutionnels et par goût malsain de la personnalisation, avec approbation ou désapprobation finale citoyenne (dans les urnes !), que d’aucuns s’obstinent à donner à une loi le nom du membre de l’exécutif du département duquel elle est sortie à l’origine.

En l’espèce – vu précisément la portée délicate du contenu de la loi dont on ne nous a pas dit quelles modifications elle avait subies au Parlement cantonal, mais vu en outre la problématique particulière liée à la personne de M. Maudet – il n’est apparemment venu à l’idée de personne que le vote portait sur une « loi Maudet » ! Les 55% de OUI n’ont rien à voir avec M. Maudet, les 45 % de NON, non plus.

C’est vraiment triste que même un politicien chevronné puisse commettre une telle erreur !

 

 

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