Le grain de sable

N’y a-t-il donc pas de père(s) au gouvernement vaudois?

« Bientôt cinq mères au gouvernement vaudois ? » titre Le Temps du 23 janvier en p. 6. Et alors ? Est-il plus précieux ou important d’être « mère » que « père » ?

Le titre de l’article du Temps est à la fois absurde et révélateur.

Il est absurde, car on n’est pas mère toute seule. Par conséquent il serait juste, par respect pour l’enfant, que l’on parle aussi de son père.

Il est révélateur, car notre société tend à se passer des pères, ce qui est très malsain et très inégalitaire. Mais il est révélateur aussi de la différence naturelle fondamentale entre les femmes et les hommes : la maternité.

Qu’on le veuille ou non, la maternité crée une situation particulière pour la femme. On peut certes confier à des tiers (crèches, garderies, mères de jour, école, même grands-parents) la prise en charge de ses enfants, il n’en demeure pas moins que l’on est mère de la naissance de son ou ses enfants à sa propre mort et que l’on n’hésitera pas, peut-être, à un certain moment, si nécessaire, à faire passer son ou ses enfants avant toute autre préoccupation.

Mais la société s’acharne à faire croire que les femmes ne devraient pas se préoccuper de la maternité, retourner à la vie professionnelle aussi rapidement que possible après une naissance, mère et père se succédant auprès de l’enfant pendant quelques mois puis, débrouillez-vous et lui aussi. Que nul parent ne soit « embarrassé » par des enfants dans sa carrière ou son avenir politique ! Et l’on ment aux femmes tant que l’on peut, en leur faisant croire que la maternité n’est qu’un avatar physique passager.

Une société respectueuse de l’égalité le serait d’abord des différences et chercherait comment permettre aux mères – et peut-être aussi aux pères – d’avoir une carrière professionnelle, voire politique, après l’émancipation d’éventuels enfants. La maternité, voire la paternité, assumées, sont un enrichissement personnel et sociétal. Et si, un jour, on écrivait qu’il y a « des pères au gouvernement vaudois » ce serait sans doute un « plus ».

 

 

 

 

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