Le grain de sable

Une expérience scientifique utile ou malsaine?

Le Temps des 13/14 octobre nous apprend que des savants chinois ont réussi à faire naître des souris de « deux mères » donc sans fécondation par des gamètes mâles, que ces souris se portent bien et ont même pu procréer. On ne nous dit pas si elles ne procréent que des femelles, ni d’ailleurs si leur progéniture est « normale ». L’expérience chinoise est le résultat d’interventions délicates et compliquées sur des cellules. Le même genre d’intervention sur des cellules provenant de mâles s’est, à ce jour, révélé un échec. Dont acte.

Faisant abstraction de toute réflexion éthique, pour l’instant, on se pose une question : à quoi cette recherche peut-elle bien servir ? Certes, l’être humain est toujours à la recherche de l’origine du monde et de sa propre origine et cette curiosité est souvent un moteur de progrès. Mais dans le cas d’espèce, quel est le progrès recherché ou espéré ? On a vraiment de la peine à saisir l’intérêt qu’il y aurait à développer une reproduction hermaphrodite chez les mammifères. Ne serait-ce pas avant tout un moyen de pouvoir, l’expression du désir de façonner le monde à son image ? Est-on devant une expérience utile ou malsaine ? La recherche n’est pas bonne en soi. Encore faut-il que le chercheur soit animé du sens de sa responsabilité et ne joue pas simplement à l’apprenti sorcier.

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