Le grain de sable

Et les enfants dans tout cela?

Les techniques modernes de procréation médicalement assistées permettent la congélation d’ovocytes, voire d’embryons dont on réclamera le développement sous forme d’une grossesse quand la mère (ou les parents) en aura le temps, l’envie ou les moyens financiers. En théorie, cela peut paraître raisonnable. Mais ce qui frappe c’est qu’on ne lit jamais une ligne au sujet de l’enfant né d’une telle procédure médicale. Quel est l’âge réel d’un embryon implanté après avoir été congelé pendant plusieurs années ? Quelle est la véritable fraîcheur d’un ovocyte utilisé après des années de congélation ? L’enfant né après de tels traitements en subit-il des conséquences ? Si oui, lesquelles ? Pour répondre à ces questions, il faudrait évidemment pouvoir étudier de nombreux cas, donc éventuellement réduire de nombreux enfants à des conditions de cobayes.

On ne peut qu’être frappé par le fait que ce problème là n’est jamais évoqué. On peut concevoir que l’on y apporte éventuellement des réponses ou des solutions différentes, mais on doit reconnaître que, du point de vue éthique, la question est fondamentale. Il semblerait toutefois, selon le Temps du 3 octobre, que le Comité national d’éthique (suisse), se montre « circonspect » à propos de la congélation qu’il considère comme « controversée » et « comportant des risques pour la santé de la femme et de l’enfant ». Tiens ! Tiens ! On évoque l’enfant ! Miracle !

Nouvelle négligence du bien de l’enfant !

Le mépris du bien de l’enfant est constaté une fois de plus dans un projet de modification du code civil suisse concernant les personnes transgenres. Ce projet prévoit que « Toute personne qui a la conviction intime et constante de ne pas appartenir au sexe inscrit dans le registre de l’état civil peut déclarer à l’officier de l’état civil vouloir une modification de cette inscription ». Cette déclaration sera sans effet sur le mariage et la filiation. La modification à l’état civil consacrera donc le maintien du mariage entre deux personnes alors devenues de même sexe et permettra de désigner à l’état civil que le père d’un enfant est une femme ou sa mère un homme. On doit se demander très sérieusement si le respect de l’enfant ne devrait pas conduire à préciser au moins, dans la loi, que la déclaration de changement de sexe ne peut être faite tant que la personne a un ou des enfants mineurs. Il arrive en effet que le changement de sexe soit demandé par un homme ou une femme qui a procréé. Personne ne parle jamais du traumatisme que peut vivre un enfant dont un parent change de sexe. Les cas sont à vrai dire actuellement encore beaucoup moins fréquents que les changements de sexe en général mais ce n’est pas une raison pour ne jamais penser aux enfants.

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