Le grain de sable

Mensonge en deux étapes

Le Temps du 7 juillet nous informe que la Commission des affaires juridiques du National a décidé d’ouvrir le mariage aux homosexuels en deux temps : d’abord, les aspects essentiels du mariage pour tous, puis un projet complémentaire traitant notamment l’accès à la procréation médicalement assistée.

Première étape : changer le sens des mots

Admirez la parade : comme on sait que la notion de mariage est culturellement et depuis la nuit des temps, liée symboliquement à la filiation, donc à la procréation, on commence par changer le sens du mot. Il est parfaitement logique que les rapports financiers, successoraux, fiscaux, en matière d’assurances sociales etc…, soient les mêmes quand deux adultes – de quelque sexe qu’ils soient – ont décidé de s’unir théoriquement pour la vie, c’est la raison pour laquelle, en ce qui concerne les relations entre deux adultes, le mariage et le partenariat enregistré, en droit suisse, ont pratiquement le même contenu. Mais il n’y aucune raison de dénaturer le vocabulaire. La distinction de désignation (= de vocabulaire) entre le partenariat enregistré, réservé aux couples de même sexe, et le mariage, propre aux couples de sexe différent, correspond à une réalité culturelle. En effet, si la dépendance de chaque partenaire par rapport à l’autre (droits et obligations) est la même dans les deux unions, la symbolique de la filiation donc de la procréation est totalement différente. Elle n’existe que pour le mariage.

Il y a donc bien, culturellement et humainement deux unions différentes.

Seconde étape : favoriser le bricolage d’enfants-choses pour que le mariage homosexuel puisse devenir également le symbole d’une procréation (= compléter la loi sur la PMA)

Les cours scolaires d’éducation sexuelle ont sans doute permis aux enfants de découvrir que deux hommes ensemble ou deux femmes ensemble ne peuvent pas procréer. S’ils veulent néanmoins avoir un ou des enfants, ils doivent éventuellement, aujourd’hui, se rendre à l’étranger, y acheter du sperme ou/et des ovules, y louer un ventre et prétendre que le produit de cette lourde et grave atteinte aux droits de la personnalité de l’enfant est « le fruit de leurs amours ». Mais à ce jour, le droit suisse (= loi sur la PMA) ne permet pas cela. Il faudrait donc introduire en Suisse la généralisation du don de sperme, du don d’ovules et celle des mères porteuses pour y arriver (donc modifier la loi sur la PMA). Ce serait la seconde étape selon la Commission parlementaire ! (La situation juridique est un petit peu différente pour les couples mariés à qui le droit suisse autorise le don de sperme. Mais il y aussi, hélas, des couples hétérosexuels qui vont à l’étranger pour y acheter le matériel germinal qui leur fait défaut et éventuellement louer le ventre nécessaire pour mener à bien la grossesse).

A l’heure actuelle, un homme ou une femme, de quelque couple que ce soit, peut toujours avoir des relations sexuelles avec une personne du sexe opposé et procréer ainsi hors mariage ou hors partenariat ; l’enfant issu de ce commerce aura alors une mère biologique certaine et un père biologique également connu  qui peut même, dans certains cas, reconnaître l’enfant ; cet enfant ne sera évidemment – et pour cause – pas celui du couple marié ou partenarié, sauf s’il  est adopté par le conjoint (situation possible depuis longtemps, en Suisse) ou le partenaire (situation possible depuis le 1er janvier 2018).

Il est clair cependant qu’une fois que l’on a changé le sens culturel et humain du mot « mariage » en parlant de « mariage pour tous », qu’on l’a ainsi vidé de la symbolique de la procréation en l’appliquant à des couples de même sexe, on a supprimé une des protections assurées à l’enfant contre l’envie des adultes de le fabriquer à leur guise (éventuellement en choisissant ses gènes sur catalogue) au nom du droit à l’enfant ou de l’égalité entre les couples.

Le mariage pour tous : un changement de vocabulaire inquiétant !

Comme l’écrivait Goebbels dans son journal : « Nous ne voulons pas convaincre les gens de nos idées, mais nous voulons réduire le vocabulaire de telle façon qu’ils ne puissent exprimer que nos idées ».

C’est exactement la démarche suivie par la réduction du vocabulaire en relation avec le mariage pour tous. Ce sera ensuite celle du vocabulaire en rapport avec la notion de procréation.

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