Le grain de sable

Madame cookies

Journée internationale de la femme, des femmes, des droits de la femme, le 8 mars mérite une petite réflexion. J’avais l’intention de la commencer en cherchant sur google la liste des « journées internationales ou mondiales de … ». Je me me rappelais m’être livrée à cet exercice il y a quelques années et avoir fait des découvertes incroyables. Mais sachant que « le monde change », je n’ai pas voulu risquer une erreur. Je voulais donc vérifier. Hé bien, en effet, le monde change : le site des journées internationales m’informe qu’il ne peut être gratuit que grâce à la publicité et que, si je veux continuer de le consulter, je dois accepter les cookies qui vont me « proposer des contenus et des services adaptés à vos [mes] centres d’intérêts » (sic). J’ai aussitôt renoncé à la poursuite de ma recherche, y compris d’ailleurs à celle concernant la journée de la femme, car je ne savais pas si celle-ci était exceptionnellement « gratuite ».

Tout travail mérite salaire. Il est donc parfaitement légitime que les recherches de google qui nous permettent de nous instruire soient payantes, mais on touche là à toute la perversité de la toile. D’abord, c’est gratuit, puis, quand on y a bien pris goût, on est livré pieds et poings liés à la publicité. Aucune liberté : ou vous voulez vos informations et vous vous « tapez » la pub, prétendûment « adaptée à vos centres d’intérêts » – question bête : comment les connaît-on ? – ou vous renoncez à savoir. A la limite, je serais prête à payer un abonnement de libre accès à google, mais joindre à l’esclavage de la toile celle de la pub et permettre toute incursion imaginable dans ma vie privée, non merci !

Peut-être qu’en supprimant la journée de la femme – après tout, nous ne sommes ni des malades, ni une maladie – on contribuerait à la libération de l’esclavage de la publicité. Toute liberté est bonne à prendre !

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