Le grain de sable

Fathi Derder a raison: la sécurité n’est pas un droit

La page 13 du Temps de cette fin de semaine oppose les opinions de M. Vautravers et de M. Derder sur la question suivante : la sécurité passe-t-elle avant la vie privée? Cette question peut d’ailleurs être formulée autrement : la sécurité est-elle un droit ?
La réponse est, à l’évidence, NON, car la sécurité est un moyen, non pas un droit. Un droit consacre une valeur à reconnaître. La liberté et la vie privée sont incontestablement des droits, car elles représentent la concrétisation du respect de la personne. La sécurité est un moyen d’assurer ce respect. L’Etat est responsable de ce moyen, par le droit, donc aussi les tribunaux, la police et l’armée. Il doit donc s’assurer que ces moyens « autoritaires » sont bien utilisés pour défendre la liberté, la vie privée, l’égalité, et non pas pour acquérir, conserver ou fortifier le pouvoir des autorités. C’est bien pourquoi les pleins pouvoirs, généralement attentatoires à la liberté et à la vie privée, ne sont admissibles à des fins sécuritaires qu’en dernière extrêmité, comme le droit de tuer, qui est une atteinte au droit à la vie, ne l’est qu’en cas exceptionnel de légitime défense.
En résumé, les autorités sont entièrement responsables de la sécurité car elles doivent assurer la sauvegarde de la liberté et de la vie privée des membres de la communauté qu’elles gouvernent. La sécurité n’est pas un droit des citoyens, c’est un devoir des autorités.

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