Les non-dits de l'économie

Cette année sera pire que 2021

Comme cela était prévisible, l’appel du gouvernement fédéral suisse à la responsabilité individuelle n’a pas porté les effets attendus par celui-ci afin d’endiguer la diffusion du Covid-19 au sein de la population. Les fêtes de Noël et de Nouvel An ont sans doute contribué à diffuser davantage ce virus au sein des ménages, même si bien des entreprises et tous les instituts de formation étaient fermés.

Les autorités gouvernementales devraient avoir le courage et la clairvoyance de décréter un nouveau confinement, en imposant la vaccination obligatoire à l’ensemble de la population, afin que la réouverture des activités économiques puisse coïncider avec la vaccination de toute la population, à l’exception des personnes qui ne peuvent pas se faire vacciner pour des raisons de santé.

Le problème réside peut-être aussi dans le nom de cette pandémie. Les opposants à la vaccination pourraient penser qu’après tout il ne s’agit que d’un virus, à savoir d’un micro-organisme très similaire à celui qui propage chaque année la grippe saisonnière. Si le Covid-19 avait été appelé «lèpre», par exemple, peut-être qu’une partie importante des personnes qui ne sont pas encore vaccinées aujourd’hui parce qu’elles sont contre le vaccin auraient eu une attitude différente – puisque le mot «lèpre» fait encore peur dans l’opinion publique.

Or, au-delà du nom, c’est l’attitude des politiciens au gouvernement qui compte. Il s’agit, en fait, d’être rigoureux, clairvoyant et orienté vers le bien commun – trois caractéristiques qui sont de moins en moins perceptibles dans la classe politique et chez de nombreux autres acteurs de l’économie. Cela n’est pas surprenant, si l’on considère que la pensée dominante durant ces 30 dernières années est axée sur l’individualisme, entendez l’égoïsme qui stimulerait l’innovation et la maximisation des avantages individuels et collectifs selon le mantra du néolibéralisme.

Nul n’est prophète, mais on peut imaginer que lorsque la pandémie ne sera plus qu’un très mauvais souvenir, le néolibéralisme ne connaîtra pas le même sort mais continuera à dicter les choix publics, et sur le plan économique il pourrait même aggraver la situation des classes moyennes et inférieures.

En effet, les dépenses publiques vont commencer à être réduites de manière significative – sans aucune intention d’augmenter les barèmes d’impôt – afin d’équilibrer les comptes de l’État indépendamment de la nécessité d’offrir des services publics pour le bien commun. De leur côté, les entreprises vont augmenter la pression à la baisse sur les salaires des travailleurs de la classe moyenne, profitant de l’existence d’un grand nombre de chômeurs prêts à travailler pour des salaires qui ne leur permettent pas de vivre dignement dans leur propre pays.

Rien de nouveau, en somme, si ce n’est un niveau accru de difficultés pour de nombreuses personnes, ce qui n’augure rien de bon pour l’avenir – même si cela n’a pas d’importance pour les politiciens au gouvernement.

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