Les non-dits de l'économie

Les accords sur le climat sont comme le Père Noël

Dans quelques jours ce sera Noël, une journée de fête que l’on devrait pouvoir passer en toute sérénité au sein de sa propre famille, mais qui en fait est devenue une occasion pour faire des dépenses qui sont souvent déraisonnables, quitte à devoir s’endetter pour les financer. Quelque chose de similaire pourrait avoir lieu durant cette décennie en ce qui concerne les accords internationaux sur le climat, récemment au centre de l’attention suite à la conférence de la COP26 à Glasgow. Celles et ceux qui croient au Père Noël vont probablement croire aussi que ces accords et leurs signataires vont amener à des choix, aussi bien privés que publics, favorables à l’environnement. Or, le simple fait que l’horizon temporel prévu pour la réalisation des objectifs inscrits dans ces accords soit encore loin sur le plan politique (même si, en fait, on se trouve à une minute avant minuit) induit à penser que les mots prononcés à Glasgow et écrits noir sur blanc dans les accords vont rester lettre morte, vu qu’il n’y aura aucune chance d’atteindre les objectifs inscrits dans ces accords, vu que les problèmes climatiques sont des phénomènes qui touchent le monde entier (même si à géométrie variable) et que la contribution d’un pays quelconque afin d’améliorer le climat ne fait pas la différence, si les autres nations ne changent pas leur fusil d’épaule.

Depuis 1972, bien des scientifiques attirent l’attention de l’ensemble des parties prenantes sur le fait qu’il faut changer de trajectoire pour éviter la disparition de l’espèce humaine, à cause des dommages à l’environnement provoqués par cette espèce. Cinquante années se sont écoulées depuis la publication du Rapport sur les limites du développementrédigé par des chercheurs du MIT pour le Club de Rome, mais durant ce laps de temps ce rapport a été largement ignoré tant par les dirigeants des entreprises que par celles et ceux qui ont été élu.e.s par le peuple pour satisfaire l’intérêt général.

Il suffit de lire les conclusions auxquelles sont arrivés les participants à la conférence de Glasgow pour comprendre que les objectifs (apparemment ambitieux) de la classe politique mondiale vont être très difficilement atteints, aussi parce que leur échéance temporelle se situe bien après l’échéance électorale (voire l’espérance de vie) de ces politicien.ne.s.

Il faudra dès lors encore passer par une série d’événements dramatiques pour une grande partie de la population mondiale avant que l’espèce humaine soit contrainte de changer sa propre trajectoire de développement par la situation climatique et environnementale. Nous ne sommes pas en mesure de prédire l’avenir, donc nous ne savons pas ce qui va se passer durant les prochaines décennies sur le plan climatique, mais nous apercevons déjà un scenario très problématique pour la vie sur la Terre, à commencer pour l’espèce que nous avons l’habitude d’appeler «homo sapiens» – apparue il y a environ 300’000 années.

Selon certains anthropologues, le quotient intellectuel de l’espèce humaine est en train de diminuer depuis le début des années 90 du siècle passé. Nous savons ce que nous devons faire pour changer de trajectoire, mais nous devons être conscients que tout le monde, de manière individuelle et collective, doit s’engager pour permettre à tout un chacun de mener une vie digne de ce nom. Un homme averti en vaut deux…

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