Les non-dits de l'économie

La pandémie accroît les inégalités

L’été va bientôt se terminer, tandis que la pandémie ne va pas disparaître, même après la diminution du nombre de personnes infectées suite à la campagne de vaccination dont l’impact a récemment baissé, notamment en ce qui concerne la population désormais sceptique à cet égard et fâchée par les restrictions à la liberté individuelle imposées par les autorités politiques – souvent de manière cacophonique et parfois aussi contradictoire dans le temps ou dans l’espace d’un petit pays comme la Suisse.

Les dégâts socio-économiques de cette pandémie sont en partie déjà clairement visibles, même si rien, en l’état, n’a été fait pour réparer ces dégâts sur le plan tant individuel que collectif. Même s’il est vrai que le coronavirus ne fait pas de distinctions entre les riches et les pauvres, la réalité des faits montre que le Covid-19 est en train d’exacerber les inégalités, nourrissant ainsi de nouveaux conflits sociaux suite aux difficultés accrues au niveau économique – aussi bien en Suisse que dans les autres pays soi-disant «avancés» sur le plan économique.

Il est clair, désormais, que la pandémie a amené un nombre croissant d’entreprises à faire des choix visant à réduire leurs coûts de production (voire aussi les risques liés à la pandémie) qui ont réduit le niveau d’emploi en Suisse. Suite à la digitalisation des activités économiques et au travail à distance, bien des catégories de personnes qui travaillent ont été déboussolées par la «plateformisation» de l’économie, entendez par le travail «sur demande» qui est effectué à travers des plateformes informatiques basées sur les technologies digitales. Par exemple, il s’agit des applications de livraison de repas (UberEats, Smood, Just Eat) ainsi que le service de courses (Uber) offrant des prix inférieurs aux taxis traditionnels, aussi parce que, souvent, ces applications évitent aux employeurs de devoir payer les cotisations sociales habituelles.

La pandémie a ainsi augmenté de manière considérable les difficultés d’un nombre important de personnes sur le marché du travail. Une étude récente du Centre de recherche conjoncturelle de l’École polytechnique fédérale de Zurich montre que les inégalités ont augmenté en Suisse suite à la pandémie. Les personnes les plus démunies, entendez celles dont le revenu mensuel est inférieur à 4000 francs, ont dû réduire passablement leurs dépenses de consommation et augmenter leur endettement suite à cette pandémie. La classe moyenne, par contre, n’a pas été aussi durement frappée par la pandémie, parce que face à la réduction de sa consommation elle a augmenté d’environ 20 pour cent son épargne – qui tôt ou tard pourrait être dépensée sur le marché des produits et qui, en tout cas, représente une réserve de valeur disponible en cas de besoin.

Il n’est pas possible de savoir quand la pandémie du Covid-19 se terminera, mais il est urgent que l’État mette en œuvre des mesures adéquates pour en réduire les dégâts sur le plan socio-économique.

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