Les non-dits de l'économie

Les méfaits du dollar

Les sanctions qui frappent de plus en plus de banques, établies en Suisse ou ailleurs, suite aux activités qu’elles ont menées en dollars états-uniens (peu importe dans quelle région du monde), peuvent être un facteur important, voire décisif, pour aboutir à la réforme du régime monétaire international actuel (axé sur le dollar américain). Le monde a besoin, en effet, d’une réforme structurelle de ce régime, parce que celui-ci est à l’origine des problèmes majeurs du capitalisme financier contemporain.

La crise globale et systémique éclatée en 2008, les déséquilibres dans les balances de paiement de la Chine et des États-Unis, ainsi que les mouvements de capitaux dont sont victimes les pays émergents suite aux choix de la politique monétaire américaine n’auraient pas eu lieu si le dollar états-unien n’avait pas usurpé le rôle qui revient, logiquement, à une monnaie véritablement internationale (à savoir, une monnaie émise par une institution supranationale pour régler les transactions entre banques centrales coiffant des espaces monétaires disjoints).

Septante ans après la Conférence de Bretton Woods, qui avait réuni – pour trois semaines entières – les représentants de 44 nations à l’issue de la Deuxième guerre mondiale, il est impératif de revoir le fondement de l’architecture monétaire et financière internationale, pour bâtir celle-ci sur une fondation solide et cohérente avec la nature de la monnaie bancaire (qui n’est rien d’autre qu’une écriture à partie double dans la comptabilité des banques).

Tant que cela ne sera pas fait, l’économie mondiale subira les effets du désordre monétaire et de l’instabilité financière au niveau global dont la crise éclatée en 2008 illustre de façon symptomatique la forte virulence endémique.

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