Les non-dits de l'économie

La précarité est-elle expansionniste?

Après les mesures d’«austérité expansionniste» que bien des pays de la zone euro ont adoptées suite à la crise éclatée fin 2009 dans cette zone – sans pour autant réussir à sortir l’Euroland de sa propre crise –, les gouvernements italien (Matteo Renzi) et français (Manuel Valls) ont adopté récemment plusieurs mesures de «précarité expansionniste», censées permettre de relancer l’activité économique dans leur propre pays suite à une série de «réformes structurelles» touchant au marché du travail.

Or, dans une situation de crise aiguë, profonde et largement diffusée à travers la population, avec un secteur bancaire qui reste fragile et des problèmes à résoudre pour les finances publiques, l’Italie et la France n’ont sans doute pas besoin d’aggraver la situation des personnes les plus faibles sur le marché du travail par des «réformes structurelles» qui, essentiellement, consistent à augmenter le degré de précarité (et dès lors d’insécurité) de ces travailleurs.

Si les politiciens (et les économistes qui leur fournissent des solutions de politique économique «prêt-à-porter») avaient une compréhension véritablement systémique de l’ensemble de l’économie (européenne), ils comprendraient que la précarité sur le marché du travail a au moins deux conséquences négatives pour le système économique dans son ensemble.

Dans cette trajectoire et au vu des perspectives pour le renouvellement du Parlement européen (le 25 mai 2014), l’«austérité expansionniste» et la «précarité expansionniste» pourraient amener prochainement à la «révolte expansionniste», complétant ainsi cette trilogie de désordre (économique, politique et social) par une nouvelle forme de lutte des classes qui donnerait raison à Karl Marx en ce qui concerne la mort du régime capitaliste de «financiarisation» des activités économiques. Il ne s’agit pas de devenir marxiste, mais de comprendre que le régime économique dominant actuellement n’est pas durable car il comporte les germes de sa propre autodestruction.

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