Les non-dits de l'économie

Fin de la récession en zone euro?

Les commentateurs et les économistes «bling bling» ont été nombreux à annoncer que la zone euro est sortie de sa dramatique récession, au vu de l’estimation rapide du taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) publiée par Eurostat pour le deuxième trimestre 2013 faisant état d’un très faible +0,3 pour cent par rapport au trimestre précédent. Cela est non seulement trop faible pour donner de l’espoir ne serait-ce qu’à une partie des quelque 19 millions de chômeurs dans la zone euro de pouvoir rapidement trouver un emploi. C’est aussi un leurre, lorsque l’on considère que sur une base annuelle, entendez par rapport au second trimestre 2012, le PIB de la zone euro a diminué de 0,7 pour cent. Ceci signifie que l’Euroland n’est pas sorti d’affaire, même si sa locomotive allemande et l’économie française affichent des taux de croissance de leur PIB positifs et au-delà des attentes.

En fait, il est nécessaire de considérer la définition de la récession donnée conventionnellement par les économistes, à savoir, un taux de croissance négatif pour le PIB durant deux trimestres consécutifs. Or, comme deux chercheurs à l’Economic Cycle Research Institute l’avaient indiqué en 2008, cette définition est partielle car elle ignore «les éléments essentiels du cercle vicieux récessionniste: l’output, l’emploi, le revenu et les ventes». Dans la réalité des faits, comme ces deux chercheurs l’avaient bien expliqué, «la récession est une baisse auto-renforçante de l’activité économique, lorsqu’une diminution des dépenses amène à diminuer la production et ainsi l’emploi, déclenchant une perte de revenu qui se propage au sein du pays et d’une industrie à l’autre, réduisant les ventes et agissant de là à nouveau négativement sur la production; en fait, un cercle vicieux. C’est pourquoi, la définition correcte de la récession ne peut se limiter au PIB et à la production industrielle, mais doit également inclure les emplois, les revenus et les dépenses, tous évoluant dans une spirale vers le bas».

Il faut donc bien davantage que quelques modestes chiffres provisoires concernant le taux de croissance du PIB, pour sortir la zone euro de sa propre crise.

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