Une étude vient d’être rendue publique, qui indique qu’environ 60% à 70% de la variation des prix sur les denrées alimentaires seraient due à des facteurs « endogènes » au système de trading. Qu’es-ce que cela veut dire ? Que seulement 60 à 70% des variations des prix des denrées alimentaires sont liées à des facteurs qui n’ont rien à voir avec l’économie réelle, mais qui sont uniquement liés à la spéculation financière. Pire, l’étude montre que cette influence des marchés financiers sur les biens alimentaires va en augmentant depuis les années 2000.
S’enrichir
Le procédé est simple : des spéculateurs vont acheter des biens alimentaires, parfois à terme. Un achat à terme consiste à acheter aujourd’hui quelque chose qui ne sera délivré que plus tard. Une telle opération financière à forcément un objectif : gagner de l’argent dans la transaction. Le spéculateur ne va pas manger lui-même 50'000 tonnes de blé, mais plutôt le revendre avec une marge. Le problème, c’est que si il gagne de l’argent sans produire quoi que ce soit (ni du pain ni du blé), c’est que quelqu’un d’autre doit payer ce spéculateur : soit le producteur, soit le consommateur.
Sur la faim
Or, sur les marchés internationaux, les producteurs sont souvent des personnes particulièrement pauvres, ou alors des entreprises qui exploitent de la main d’œuvre sous-payée dans des pays offrant des conditions de travail difficiles. Les consommateurs, eux, sont techniquement partout. Mais si les prix flambent, dans certains pays, ceux-ci n’ont plus les moyens d’acheter les produits au prix que les traders demandent. C’est là le paradoxe : des personnes souffrent de malnutrition, de sous-alimentation voire de famine à côté des champs qu’ils ont exploités pour nourrir les consommateurs qui ont eu les moyens de financer les traders.
Supprimer une activité parasitaire
Il va falloir se débarrasser des activités financières sans utilité, mais ayant des conséquences dévastatrices sur la population. Bien sûr, la spéculation financière n’est de loin pas la seule cause de la famine, mais si l’on peut utiliser l’argent qu’on donne au traders et à leurs capitaux pour mieux payer les producteurs et éviter que la population n’ait pas les moyens de se nourrir, nous aurons fait une bonne action.
