La Suisse et le monde

Sortir du nucléaire et du pétrole, une exigence pour notre avenir

Nous sommes tous choqués quand le président Trump remet en question, au nom de technologies dépassées, l’Accord de Paris sur le climat. Nous sommes tous choqués quand des lobbies économiques mettent la forêt tropicale à feu et à sang. Nous sommes tous choqués quand les gouvernements ou des entreprises signent de beaux engagements mais ne passent pas à l’action. Mais nous, que faisons-nous?

Devant le programme cohérent, réaliste, concret que comporte la stratégie énergétique 2050, nous nous mettons à douter, nous laissons gagner par le scepticisme, nous tendons l’oreille au mensonge. On nous dit trop cher? Ce qui nous coûtera infiniment plus cher est notre dépendance des énergies particulièrement polluantes, non disponibles chez nous et non renouvelables que sont le pétrole et le nucléaire. On nous parle d’une douche froide à 3200.- Pure propagande. Par contre, une vraie douche froide nous attend, et infiniment plus chère celle-là, si nous continuons à dilapider l’énergie et à ne pas nous préoccuper d’où vient l’énergie que nous consommons au quotidien.

Un programme cohérent, réaliste, concret

Les autorités fédérales nous proposent un programme fondé sur quatre axes:

Trop de subventions? Actuellement nous sous-payons les dangereuses énergies fossiles et fissiles, qui sont loin de couvrir leurs coûts, en particulier environnementaux. Il en résulte une distorsion importante du marché, qui pénalise les énergies renouvelables et les investissements dans l’assainissement énergétique. Des subventions, en effet, sont de nature à corriger cette distorsion.

Des éoliennes partout? Contrairement aux affirmations des opposants, la loi n’impose aucun objectif pour l’éolien, et le chiffre de 1000 éoliennes est aussi inventé que la douche froide susmentionnée; il n’est pas question d’en construire dans des sites protégés ni sans l’accord des populations locales. Ces dernières ne sont de loin pas tous atteintes par la phobie anti-éolienne attisée par d’aucuns, comme diverses votations locales l’ont démontré. Et si jamais une éolienne se trouvait vraiment à un mauvais endroit, elle peut être enlevée en quelques semaines. Tandis qu’enlever une centrale nucléaire…

Des règlementations abusives? Pas plus que nécessaire pour assurer notre avenir à tous. Aussi judicieuses que les feux rouges ou les barrières aux balcons. Enfin, nous mettrions la vitesse supérieure pour exploiter davantage le gisement d’économies d’énergie, sans pertes de confort. Ces 20 dernières années, nous avons pu réduire de 20% la consommation d’énergie et les émissions de CO2 par tête; nous avons 18 ans pour aller plus loin, et réduire la consommation de 43% d’ici 2035. La technique existe et se développera encore, et cet objectif reste finalement encore modeste. Rien n’interdira de le dépasser…

La victoire du non le 21 mai ne sera pas la victoire des ultras du paysage. Elle sera la victoire d’une consommation irresponsable, d’un programme nucléaire renouvelé, d’un affaiblissement de l’action climatique. Il a fallu 6 ans pour voir enfin un programme cohérent sortir des débats fédéraux. Nous ne voulons pas attendre encore six nouvelles années pour que le parlement fédéral accouche d’un nouveau compromis, qui sera à nouveau contesté. Nous ne devons pas, ne pouvons pas, attendre de passer aux actes, actes dont nous savons depuis longtemps qu’ils conditionnent notre avenir. Alors sans hésitation saisissons la chance que nous offre la stratégie fédérale et franchissons résolument cette étape importante.

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