La vie autrement

Pensées positives

Auteur du livre 2034: un récit de la prochaine guerre mondiale,  l’amiral américain James Stavridis estime dans un récent entretien à la RTS qu’un conflit nucléaire entre la Chine et les États-Unis, dont les désaccords sont nombreux notamment à propos de Taïwan, est « très probable » même avant 2034. A la question de savoir si nous avions vraiment besoin d’un tel message en ces temps de grande inquiétude, l’ancien commandant des forces de l’OTAN en Europe répond que sa démonstration permet de déconstruire ce futur que nous ne voulons pas, de faire de « l’ingénierie inverse » qui consiste à éviter le type de résultat qu’il décrit dans son livre. Vraiment?

Certes, la raison nous dit qu’il vaut mieux être prévenu à temps d’un prochain désastre que de s’endormir face au danger qui menace, comme ce fut le cas juste avant la seconde Guerre Mondiale. Mais une telle attitude, aussi «raisonnable» soit-elle, a son revers. A force de laisser se répandre dans l’espace-temps des pensées de violence et de guerre, ces dernières s’amplifient jusqu’à devenir une réalité tangible. «Les pensées sont des entités vivantes, relevait le philosophe et pédagogue bulgare Omraam Mikhaël Aïvanhov dans l’une de ses nombreuses conférences. Certaines meurent assez vite, alors que d’autres subsistent très longtemps. Cela dépend toujours de la puissance avec laquelle elles ont été formées (…) Celui qui laisse sa tête, son âme, son cœur ouverts à tous les vagabonds de l’espace, sera leur victime. Inversement, celui qui sait comment se préparer intérieurement, ne peut attirer que des influences bénéfiques qui viendront l’accompagner pour l’inspirer et le réjouir sans arrêt».

Dès lors, sans pour autant tomber dans la naïveté, il est peut-être conseillé de se pencher sur une récente étude réalisée par l’Université de Pennsylvanie. Dans cette expérience, un premier groupe de personnes a visionné trois minutes d’actualité déprimante avant de partir au travail. Un deuxième groupe a fait le même exercice mais en savourant d’heureuses histoires. A la fin de la journée, le niveau d’anxiété du premier groupe était supérieur de 27% à celui du deuxième. Notre cerveau est naturellement programmé pour se focaliser sur le danger, commente le psychiatre Patrick Lemoine dont les propos ont été recueillis par France 2. Cela empire si nous sommes passifs lors d’un événement tragique face auquel nous nous sentons impuissants. Nous déclenchons des réactions endocriniennes et chimiques qui peuvent attaquer les organes comme l’estomac ou le cœur. Pour notre santé personnelle et celle de l’humanité, cultivons plutôt les pensées positives ! (Chronique publiée dans L’Écho Magazine du 2 juin 2021).

 

 

Quitter la version mobile