La vie autrement

Le 20 mars, journée mondiale du bonheur. Pour quoi faire?

Vendredi 20 mars, ce sera le début du printemps. Et ce sera aussi la journée mondiale du bonheur et du bien-être proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies en juillet 2012. A cette occasion, Ban Ki-Moon, alors secrétaire général de l’ONU déclarait: «Le monde a besoin d’un nouveau paradigme économique qui reconnaît la parité entre les trois piliers du développement durable. Les bien-être social, économique et environnemental sont indissociables. Ensemble, ils définissent le bonheur brut mondial». A l’image du bonheur national brut, indicateur remplaçant le PIB au royaume du Bouthan, ce petit pays planté dans la chaîne de l’Himalaya.

Huit ans plus tard, au moment où la pandémie du coronavirus semble avoir relégué au second plan le menaçant réchauffement climatique et la destruction de la biodiversité, cette journée mondiale du bonheur paraît être totalement incongrue. L’angoisse s’est emparée des populations qui comptent leurs morts et bouclent leurs frontières. Alors, définitivement envolé le bonheur?

Un état de conscience

Il n’y a sans doute rien de plus subjectif, de plus intime que le bonheur, bien difficile à réduire à un indice économique, aussi subtil et bienfaisant soit-il. Quand tout s’effondre autour de nous, où pourrait bien se nicher, ce bonheur? Je relis quelques réflexions d’Omraam Mikhaël Aïvanhov, philosophe et pédagogue d’origine bulgare que j’ai côtoyé dans les années 1970 en France. A ses yeux, le bonheur est avant tout un état de conscience. «La caractéristique du bonheur véritable, disait-il lors de l’une de ses nombreuses conférences, est la stabilité. Vous pouvez être pris dans la tourmente d’une guerre, tomber malade, perdre soudain toute votre fortune, être abandonné par votre famille et vos amis, sans pour autant cesser d’être heureux. Pourquoi? Parce que votre conscience ne stagne pas au niveau des événements (…) Vous savez que vous êtes immortels et que rien de mauvais ne peut réellement vous atteindre».

Apprendre à aimer

Bon, d’accord. Mais comment s’y prendre, encore une fois, quand tout bascule et que la souffrance voire la mort frappent à ma porte? «Vous cherchez le bonheur? Alors, aimez, car seul l’amour apporte le bonheur. Oui, l’amour, pas la science, et pas même la philosophie», poursuivait le pédagogue. Apprendre à aimer, d’un amour inconditionnel, c’est sans doute ce que les épreuves nous enseignent dans notre évolution d’être humain en devenir. La multiplication des actions de solidarité en ces jours de grand trouble montre bien que le meilleur peut éclore à tout moment dans nos vies quotidiennes. Au vrai, la journée mondiale du bonheur commence tous les matins, à chaque lever de soleil.

 

 

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