La vie autrement

Engagements citoyens pour la planète

«Nous devons admettre que nous avons sous-estimé les risques». C’est le constat lucide de Johan Rosckström, directeur de l’Institut de recherche sur les effets des changements climatiques de Potsdam et co-auteur d’un article paru dans la revue Nature en décembre dernier. Les scientifiques signataires sont formels: le temps restant pour éviter le pire pourrait déjà avoir été réduit à zéro, alors que l’objectif politique le plus ambitieux en matière de lutte contre le réchauffement climatique vise à atteindre une neutralité carbone d’ici 30 ans. Ils citent notamment le réchauffement deux fois plus rapide que la moyenne mondiale de l’Arctique. Un phénomène qui provoque la fonte irréversible du pergélisol, devenu un émetteur net de CO2 et surtout de méthane, redoutable gaz à effet de serre. Déjà en grand péril, la biodiversité continuera à péricliter sous l’effet du dérèglement climatique.

L’échec de la 25ème Conférence des Nations unies sur le climat (COP 25), l’an dernier à Madrid, nous projette vers un monde à plus de trois degrés. Parmi les 196 pays participant à cette COP 25, les États-Unis, le Brésil, l’Australie et l’Inde, dirigés par des gouvernements nationalistes irresponsables, ont largement contribué à cet échec. Alors que faire? Visiblement, tout le monde n’a pas saisi l’urgence écologique, y compris en Europe. Pour commencer, il serait donc sage de ne plus mépriser des lanceurs d’alerte comme la jeune écologiste suédoise Greta Thunberg (le 17 janvier 2020 à Lausanne sur notre photo) ou Juliette, militante de la Grève du climat et candidate à l’élection complémentaire au Conseil d’État vaudois le 9 février. Ces jeunes gens n’auraient pas besoin de crier si les gouvernants n’étaient pas sourds face aux effondrements en cours.

La jeunesse ne se contente pas de lancer des alertes. Celle que je côtoie à Yverdon-les-Bains participe activement à des mouvements citoyens comme celui des villes en transition, qui vise à imaginer et à construire une société ne dépendant plus des énergies fossiles à l’origine du bouleversement climatique. YET (Yverdon En Transition) encourage tous les projets de transition écologique et solidaire existants et en crée de nouveaux dans l’environnement, les énergies, l’économie, l’alimentation, la mobilité et l’éducation.  «Des gouttes d’eau dans l’océan», diront les grincheux. Lesquels oublient l’effet boule de neige. Ajoutés les uns aux autres, les petits actes finissent par accomplir de grandes œuvres. «Quand on cueille une fleur, on dérange une étoile» écrit le poète anglais Francis Thomson. A contrario, si en plantant une fleur, on arrangeait une planète? (Publié dans L’Écho Magazine du 15janvier 2020)

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