Kenel de Requin

Infantino dribble le monde occidental

Le 19 novembre, à la veille du début du mundial 2022, Gianni Infantino dans un discours militant, intelligent et courageux a dribblé le monde occidental.

Tout d’abord, il a affirmé haut et fort que le football appartenait au monde entier et non pas seulement à l’Europe. Sepp Blatter qui, malgré les défauts qu’on lui connaît, avait un sens géopolitique, avait ouvert la voie en organisant le mundial 2010 en Afrique du Sud. Gianni Infantino franchit une étape fondamentale supplémentaire en disant au monde entier le football est à vous. Il se met dans une perspective sociale qu’il faut soutenir selon laquelle, à l’avenir, les jeunes joueurs talentueux africains ou asiatiques ne viendront plus en Europe mais joueront pour de grands clubs de leur continent. De même, si aujourd’hui les grands championnats européens dont, paradoxalement, les équipes ne sont pas financées par des capitaux occidentaux, sont très regardés à l’étranger, il faut œuvrer pour que l’argent soit investi en Afrique ou en Asie notamment pour y créer de grandes équipes qui puissent concurrencer, voire dépasser les équipes européennes.

En second lieu, Gianni Infantino s’est placé, ce qu’il faut toujours faire, en se référant notamment à son expérience personnelle et familiale, du côté des victimes. Il a donné une leçon d’humilité aux Européens, et aux Suisses notamment, ethnocentristes qui se targuent de donner des leçons de morale notamment en matière de politique migratoire.

Il y a lieu de féliciter et de soutenir Gianni Infantino. Pour transformer ce dribble en goal la prochaine étape est à l’évidence de quitter Zurich et de transférer le siège de la FIFA hors des frontières européennes. Cette idée à peine évoquée, on a déjà commencé à entendre les mêmes personnes qui n’ont eu de cesse de cracher sans aucune preuve sur Gianni Infantino pleurnicher sur les pertes que cela pourrait représenter pour la Suisse.

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