Et qu’en disent les femmes de droite?

Des travestis pour raconter des histoires à nos enfants

Les Drag Queen Story Hours (DQSH) sont des manifestations pour enfants où une drag-queen raconte à de jeunes enfants des histoires de genre tirées de livres de contes. Le phénomène, déjà connu aux Etats Unis, commence à émerger en Suisse avec des premières séances à Zurich, à Vevey, à Delémont et désormais à la médiathèque de Martigny pour les enfants dès 6 ans.
Rendue attentive à ce phénomène par l’Association Initiative de protection qui lutte contre les projets de sexualisation précoce des enfants, je me suis rendue à Martigny un de ces derniers mercredis pour écouter les histoires de Tralala Lita. Je note en entrant dans la bibliothèque que rien n’indique sur l’affiche qu’il s’agira d’un travesti et qu’il faut aller sur le site de la médiathèque pour l’apprendre :
« Durant environ une heure Tralala Lita lit un ou plusieurs albums classiques pour la jeunesse. Ces albums, minutieusement sélectionnés, parlent de personnages différents et fiers de l’être! Le but de ce spectacle est de promouvoir, de manière inclusive, ludique et festive, la littérature auprès des plus jeunes en abordant des sujets liés à la diversité, l’estime de soi et la tolérance. La Drag Queen Tralala Lita est interprétée par Vincent David, comédien professionnel qui possède une longue expérience dans la lecture à voix haute et la promotion de la lecture. Venez vivre un moment arc-en-ciel avec Tralala Lita ! Pour toute la famille, dès 6 ans »
Lorsque j’entre dans la bibliothèque, une quinzaine d’enfants et quelques parents sont là. Tralala Lita est drôle, exubérante et sait parler aux enfants. Les ouvrages sélectionnés sont disposés sur une table basse et après une amusante mise en scène d’interview, un enfant est invité à tourner la roue qui définira le premier livre. L’histoire d’une petite fille qui ne voulait pas se déguiser en princesse comme toutes les autres. Puis l’histoire d’une petit garçon qui voulait devenir une marmotte. Le ton est léger, teinté d’humour, les enfants sont captivés. J’écoute, je prends quelques photos et je réfléchis. Pourquoi ? Pourquoi des personnages du monde de la nuit, hommes déguisés en femmes généralement mis en scène dans des cabarets ou des boîtes de nuit, viennent-ils faire la lecture à nos enfants ? Car il ne s’agit pas d’une banale princesse venue raconter des contes aux enfants. Le ton est donné : le but est de promouvoir la diversité de manière inclusive, dans un moment arc-en-ciel. J’y pressens une nouvelle tentative de célébrer des comportements sexuels ou modes de vie spécifiques qui n’ont tout simplement pas leur place dans un monde d’enfant. Je rejoins ainsi l’avis de la pédagogue allemande Karla Etschenberg, connue pour son engagement pour une éducation sexuelle sans idéologie, qui voit dans ces DQSH une volonté d’ « entraîner les enfants – sans motivation propre – dans le monde de la sexualité adulte, donc de nouveau d’une méthode pour sexualiser les enfants ».
Car un enfant, ça pose des questions. Ca passe même son temps à poser des questions. A chercher à connaître, à savoir, à comprendre. Comment réagiront ces parents lorsque ces enfants chercheront à approfondir le sujet des drag queen et se retrouveront alors confrontés au monde dans lequel elles évoluent ?

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