Croissance et économie inclusive

Leadership systémique et bonheur dans les organisations

La question du bonheur et du bien-être est très tendance en ce moment. Dans les sociétés capitalistes, les indicateurs de bien-être sont principalement basés sur le produit intérieur brut (PIB) d’un pays ou l’IDH (indice de développement humain). Face aux enjeux sociaux et environnementaux émergents, les professionnels et scientifiques sont à la recherche de nouveaux indicateurs permettant d’évaluer le bien-être d’une société et le bonheur de ses citoyens.

Mais le bonheur peut-il vraiment se mesurer ? Le taux de croissance, calculé sur la variation du PIB, va-t-il disparaître au profit d’un indice du progrès basé sur le bien-être ?

Les enjeux globaux qui s’opèrent dans le monde font que les réflexes empiriques rassurants ne sont plus adaptés à l’accélération des transformations de notre société. La pensée systémique bienveillante aide les dirigeants à comprendre l’interconnexion, leur permettant ainsi d’avoir un impact sur l’organisation et son environnement afin de s’assurer qu’elle n’en soit pas déconnectée.

Même si je reste critique sur la notion de bonheur en entreprise, j’ai eu le plaisir d’intervenir dernièrement dans le premier module du CAS Bonheur en organisation (Certificat of Advance Studies) de la HEG, un programme pionnier au niveau international afin de se former, notamment, pour développer des stratégies économiques, sociales et environnementales bienveillantes, donc résolument de façon plus humaine, responsable et résiliente.

Pour préparer mon intervention, j’ai souhaité établir les liens entre le standard d’évaluation d’impact développé par B Lab (B Impact assessment) et le cadre d’évaluation du Bonheur National Brut (indice et indicateurs développés par le royaume du Bhoutan) qui est basé sur quatre piliers qui sont la culture, l’environnement, le développement socio-économique et la bonne gouvernance. Sans grande surprise, les deux sont très alignés quand mis en perspective de l’entreprise, de ses pratiques et la mesure des externalités (impacts sociétaux et environnementaux).

Plus largement, ce fut pour moi un plaisir de participer à un programme qui mise sur une approche axée sur le système au sens large pour aborder la transformation par l’individu et l’organisation. J’interviens dans de nombreux cursus de formation en Suisse et à l’étranger et trop souvent les approches restent construites en silo. Au-delà du courage (vient du latin “cor” , le coeur) académique d’aborder holistiquement le développement économique et sociétal, c’est un levier stratégique pour s’assurer que les organisations soient équipées pour accueillir le nouveau paradigme de développement actuel.

Le mois de mars est placé sous l’hospice des célébrations bienveillantes, que ce soit avec le 20 mars proclamé Journée internationale du bonheur ou pour le mouvement des 2’800 BCorp qui vont toutes célébrer la signature de la déclaration d’interdépendance associée à leur certification. Une occasion de reconnaître la nécessité de percevoir la croissance économique dans une optique plus large, plus équitable et plus équilibrée, qui favorise le développement durable, l’élimination de la pauvreté, ainsi que le bonheur et le bien-être de tous les peuples.

 

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