Une Suisse en mouvement

Nouvelle initiative: un service pour les aînés!

Au vue de la tournure du débat sur la votation sur l’obligation de servir, j’ai décidé de lancer une nouvelle initiative populaire. Ce billet fait office d’appel à tous les intéressés pour former et rejoindre un comité d’initiative. En un mot, il s’agit de créer un nouveau service obligatoire pour les ainés. Les hommes de plus de 65 ans seraient ainsi intégrés dans différentes missions pour le bien commun. Ces missions seraient autant d’occasions de profiter de l’expérience, des connaissances et des réseaux des jeunes retraités pour poursuivre de nobles causes. Une partie des ainés serait ainsi déléguée à des missions de surveillance des villes et des quartiers, une autre à l’entretien des jardins publics et des sentiers de forêts, tandis qu’une troisième s’occuperait des ainés du 4ème âge. Ce service des ainés serait obligatoire pour tous les hommes de plus de 65 ans et durerait six mois. En guise d’équipement, les ainés seraient armés de l’essentiel : un uniforme seyant et un couteau suisse.

Ce projet d’initiative est promis à un bel avenir. Pour l’argumentaire, il suffira de copier celui employé pour l’armée et de changer l’âge des recrues et la durée du service. Le principe de base reste le même. Pour la poursuite du bien commun, la majorité des citoyens va forcer une minorité à se mettre à son service. Pour l’armée, les jeunes dans la vingtaine ; pour le service des ainés, les jeunes retraités. La justification reste également la même : il est indéniable que les ainés seraient très utiles aux différents objectifs de première importance évoqués plus haut. A leur manière, ils feront avancer la sécurité, la propreté et la cohésion sociale. Peut-on imaginer valeurs plus importantes ? De plus, ce service des ainés permettra de renforcer l’unité nationale en faisant coopérer des Romands, des Suisses alémaniques et des Tessinois. Effet secondaire positif et non-négligeable : ce service sera l’occasion de recadrer certains ex-soixante-huitards un peu délurés. Il n’est jamais trop tard pour une bonne école de vie. A ce titre, le service des ainés ne connaitra que deux grades : l’ainé-soldat et l’ainé sergent-major. Un gage de discipline dans les abris PC et de qualité dans l’accomplissement des missions.

Comme pour l’armée, les femmes retraitées seront exclues de l’obligation de servir. Je discuterai avec mon futur comité de l’argumentaire précis, mais deux pistes s’ouvrent à nous. Nous pourrions laisser entendre qu’elles ne sont pas capables de faire ce service. Mais cette option est risquée et elle sera certainement critiquée. Nous y aurons recours de manière détournée, en montrant qu’au fond les femmes sont appelées à remplir d’ « autres » tâches. Ainsi, notre argument principal sera de rappeler le fait – indéniable – que les femmes travaillent bien plus que les hommes pour la collectivité. Les enfants, qu’elles élèvent seules à la lueur de l’amour, ne sont-ils pas le plus beau cadeau qu’elles peuvent faire à notre Suisse ?

J’espère que ce blog marquera le début d’une belle aventure démocratique. La Suisse n’a que de bonnes raisons de forcer ses ainés à se mettre à son service. Après tout, que sont six mois d’engagement pour le bien commun en comparaison de la qualité de vie que nous garantit ce beau pays ?

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