Le temps des réfugiés

Les militaires russes sécurisent la plus importante aide humanitaire en Syrie en faveur du camp de Rukban

Image source @ RUPTLY

Hier un convoi de 118 camions rempli de nourriture, de médicaments, de produits d’hygiène, de fournitures scolaires et de matériel logistique sont arrivés au camp d’Al Rukban où vivent 40 000 déplacés internes syriens interdits d’entrée en Jordanie depuis 2016. Le camp de Rukban, établi en 2015, se trouve dans le désert syrien à la frontière jordanienne. La plupart des  résidents sont des Syriens qui ont fui les combats à Palmyre, dans les zones rurales de Homs et à l’est de Hama. Cette région est à nouveau contrôlée par le gouvernement syrien. La grande majorité soit 80% des résidents du camp de fortune sont des femmes et des enfants. Beaucoup d’enfants y sont décédés de famine ou de maladie suite au siège des forces syriennes et aussi à cause de la fermeture complète de la frontière jordanienne.  Il s’agit de la deuxième opération conjointe de l’ONU et du Croissant-Rouge syrien après celle de novembre 2018. Le convoi a traversé 260 kilomètres grâce à la sécurisation des militaires russes. Quinze véhicules militaires et 60 officiers ont assuré la défense du convoi lors de son voyage vers sa destination proche de la base militaire américaine Al-Tanf.

La situation humanitaire s’est détériorée en raison des rudes conditions hivernales et du manque d’accès à l’assistance et aux services de base. Beaucoup de jeunes enfants sont morts ces dernières semaines a déclaré Sajjad Malik, le représentant du HCR en Syrie.

Dans le camp les conditions de vie sont considérées comme désastreuses. Selon l’ONU cette deuxième aide humanitaire soulagera de manière très ponctuelle. Pour l’ONU, les habitants de Rukban ont besoin d’une “solution digne” leur permettant de “décider de leur propre chef, de manière volontaire et en toute sécurité, comment revenir à la vie normale” c’est-à-dire revenir vers leurs lieux de résidence habituels dans les territoires libérés par les forces syriennes. La Jordanie pousse en faveur d’un retour des déplacés mais cette solution fait peur aux 20% de résidents masculins craignant la conscription et les les représailles.

L’histoire de ce camp spontané et sans surveillance est présentée dans l’article “Why the Situation in Rukban is deteriorating” (Aïcha Han et Rachel Rossi). Il est accessible sur la plateforme d’information Syria Source, un projet du Atlantic Council basé à Washington. Il décrit comment et pourquoi ses résidents se sont retrouvés isolés de toute aide humanitaire durant de longs mois en 2018. A lire absolument.

Pour une carte interactive sur la Syrie cliquez sur l’image ci-dessous.

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