Face à l’invasion des Syriens, dont on ne peut nier la qualité de réfugiés, certains bons esprits proposent de n’accepter que les chrétiens. Pour deux raisons : d’abord il y en aura moins ; ensuite ce seront des gens mieux adaptés à l’intégration. Partageant les valeurs des Suisses, ils s’y fondront comme sucre dans un café chaud. On sait que, parmi les chrétiens, il n’y a ni terroristes, ni criminels.
Demeure un vaste problème : comment s’assurer que ceux qui se réclament du christianisme en soient réellement ? Car il n’est pas question d’exiger un certificat de baptême provenant d’un pays en proie au chaos, avec des églises détruites et un clergé massacré. La preuve par les papiers, chère aux fonctionnaires, n’est pas réalisable. Alors comment faire ?
Quand il s’agit de discerner entre un grand nombre de cas douteux, la difficulté consiste à éviter aussi bien les faux positifs, des musulmans feignant le christianisme, que les faux négatifs, des chrétiens incertains. Si l’on s’avisait de trier les chrétiens sur la base de leur pratique, de leur connaissance des prières, de l’orthodoxie de leur foi, on risquerait ces nombreux faux négatifs. Le chrétien se distingue du musulman par son absence de pratique, par sa négligence de la prière et par la complexité de sa foi. Appliquer ces critères à des chrétiens orientaux, partagés en de multiples Eglises locales, s’exprimant en arabe, en grec ou même en araméen, ne mènerait qu’à exclure des baptisés authentiques.
En somme, le problème consiste moins à déceler les chrétiens dument baptisés, qu’à repérer les musulmans qui feindraient d’être chrétiens. Pour une intégration réussie dans la société suisse, un chrétien tiède est infiniment préférable à un musulman pieux. Une méfiance extrême est de rigueur. Les musulmans éduqués sont capables d’apprendre le Pater et l’Ave, même en latin si besoin. Bien évidemment, ils ne se présenteront pas munis de barbes ou de voiles, mais en jeans et en baskets. Le test de la circoncision n’est pas davantage significatif car il produirait des faux positifs, chrétiens ou juifs circoncis, parfois pour des raisons médicales.
Il faut donc revenir aux fondamentaux. Comme bien évidemment, il faut nourrir les réfugiés avant même de les enregistrer précisément, la méthode imparable consiste à leur proposer dès leur arrivée, sous couvert d’intégration à la gastronomie helvétique, uniquement des plats à base de porc arrosés de vins : jambon à l’os, saucisse aux choux, choucroute, rôti de porc, arrosés de nos crus de base, fendant, dôle, pinot, gamay. Tout cela avec une mine innocente, comme si cela allait de soi. Ceux et celles qui feront des difficultés, s’abstiendront de manger, ne se nourriront que des pommes de terre, doivent être renvoyés chez eux, vite fait bien fait.
Il reste le cas délicat de ceux qui, n’ayant pas la vocation du martyre, feindront de se convertir sur le champ en se gavant de cochonnailles et acceptant de se cuiter. Il ne faudra pas en être dupe. Le sérieux de leur conversion doit être vérifié sur le champ en leur demandant de fouler au pied un Coran. Ceci fait, ils seront baptisés rondement par un prêtre ou un pasteur de garde sur les lieux. Ils ou elles devront signer l’engagement de se présenter à la messe ou au culte tous les dimanches et de faire attester leur assiduité par la signature du célébrant. L’adhésion comme membre à l’UDC consistera l’ultime épreuve.