Une chronique politique sans parti pris

Le débat sans fin et sans issue

Au moment où je rédige ceci, il y a 72 orateurs au Conseil national sur l'Initiative des salaires minimums. Multiplier par 5 minutes donne un débat de 360 minutes soit six heures.

L'hémicycle est peu garni de conseillers qui travaillent ardemment sur leur ordinateur. Il n'y a pratiquement pas d'attention au discours prononcé. Le Conseiller fédéral périt d'ennui à sa place. Président et vices-présidents se relaient. Les cafeteria débordent de colloques particuliers. Un orateur sur deux est pour, l'autre est contre, soit 36 avocats pour chaque thèse. Or, il n'y a pas 36 arguments pour ou contre, tout au plus deux ou trois. Ils sont donc répétés en boucle avec une conviction qui s'érode au fil du débat.

Pourquoi redire ce qui a déjà été dit? Pour quoi parler dans le vide? Pourquoi vouloir laisser une trace au procès-verbal qui recueille pieusement chaque éructation et que personne ne relit jamais sauf le rédacteur parlementaire? La politique serait-elle un théâtre sans spectateur? Que de questions sans réponses, que d'arguments sans substance, que de citoyens égarés! A la roulette des thèses politiques, tout peut sortir, sauf une synthèse, sauf une prise de conscience lucide et raisonnée.

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