Selon la presse dominicale, le président de la Confédération, l’excellent Ueli Maurer est revenu de sa visite en Chine communiste avec le sourire. Il s’est répandu en gracieusetés à l’égard de ses hôtes affirmant même qu’il fallait oublier le passé. Cela signifie qu’il ignore le présent, l’occupation du Tibet, les exécutions massives, la revente des organes des condamnés, l’exploitation de la main d’œuvre non qualifiée, c’est-à-dire les symptômes classiques d’une dictature. Passons sous silence l’attitude traditionnelle de la Suisse qui refuse d’établir des relations diplomatiques avec Taïwan parce que Pékin l’interdit. Tout cela Maurer l’absout au nom du réalisme économique. Comme la Chine continentale est un partenaire commercial de première importance, il faut maintenir de bonnes relations.
A cet aveuglement on peut chercher deux explications. La première, c’est l’ignorance réelle ou simulée de l’intéressé ; la seconde, plus inquiétante, serait la séduction exercée par une dictature sur l’ancien chef de l’UDC. Un parti populiste flatte le peuple jusqu’à obtenir le pouvoir absolu pour s’y maintenir ensuite par la force et la terreur. L’extrême-droite suisse n’est pas différente des partis identiques qui fleurissent à travers toute l’Europe. C’est la résurgence du fascisme après un siècle d’oubli. La Chine communiste constitue donc un exemple et un prototype du capitalisme sans frein qui est l’idéal de l’extrême-droite suisse. Ueli souriait car il avait trouvé une justification morale à son engagement politique.