Migration et intégration(s)

Terre happy

Les discours écologiques prêtent parfois une voix ou des émotions connues de l’humain pour faire parler les choses et les éléments de la nature. Par exemple, il peut arriver d’entendre ou de lire au détour d’une phrase que « les arbres parlent », que « les animaux pleurent », que « le chien est content » etc… Et bien, dans cette lancée, moi aussi j’ai envie d’affirmer que « la Terre est happy » et que ce n’est pas faute de vouloir partager gratuitement son happiness que nous sommes malheureuses et malheureux, mais plutôt parce qu’à une « Terre happy » nous préférons des thérapies. L’autre jour, en lisant les offres thérapeutiques d’une devanture d’institution de bien-être, je me suis demandée : sommes-nous si mal en cette ère de notre existence sur Terre ? Sans réponse, je me suis dit que s’il faut choisir une option, je commencerai par la méditation.

Petite leçon d’humour, grande leçon de vie

Sac tout neuf en bandoulière à l’épaule, il fait nuit et je remonte une rue pavée un peu sombre. Tout à coup, la jointure lâche brusquement et mon sac neuf tombe à terre (en bruitage, ça fait d’abord « pouf » et ensuite un petit bout de métal « clic, clic, clic » rebondit sur le pavé). Je cherche alors des yeux la jointure par terre, mais elle est cassée. Mon sac devra donc être porté à la main. Plus loin, je croise une dame d’un certain âge qui regarde elle aussi par terre. Je la salue et lui demande : « vous cherchez quelque chose ? ». Elle me répond : « non, non c’est gentil, je regarde si mon chien a fait caca ». « Ah !» me dis-je silencieusement, « effectivement mieux vaut pas chercher… », car j’avais bien l’intention de sortir ma lampe de poche pour aider cette dame en pleine inspection des lieux. Mais comme le dit l’adage : « faut pas chercher la merde ! ».

Le petit chien blanc de la dame s’approche de moi, l’air tout content la queue frétillant à l’air, et sa maîtresse lui lance complice : « t’as pas fait caca alors ? ». Et ma voix intérieure de s’exclamer : « quelle chance, ça m’évite d’y avoir marché dedans ».  À méditer !  

Apprendre à compter

Dans un train, un père et sa fille jouent à un jeu de cartes, mais la fille s’énerve parce qu’elle ne sait pas compter les points. Elle veut prendre son téléphone pour calculer, mais le père préfère qu’elle apprenne à calculer seule : « alors tu dis que 8 + 2 = 11 ? ». La fille s’énerve, ça lui paraît insurmontable.

Après quelques rires et câlins affectifs, le père lui demande ce qu’elle a appris à son cours de basket : « comment ça s’appelle lorsqu’on fait rebondir le ballon ? », et la fille de répondre : « je sais pas ». « Ce serait pas dribbler ? » rajoute le père. Ensuite il lui demande : « et quand tu as fait trois pas et que tu peux pas lancer dans le panier, tu fais quoi ? » et la fille répond « bah, ça j’ai pas encore appris ». Réponse du père : « tu passes le ballon à quelqu’un ». Mais la fille répète : « ben, on n’a pas encore appris ça… ».

Même en sport, il faut pouvoir compter sur les autres et passer le ballon à quelqu’un. Dans tous les cas, je me suis dit qu’apprendre à compter avec ses doigts c’est utile et savoir compter autant sur soi que sur les autres c’est nécessaire. À méditer !     

Si, en lisant cet article, quelqu’un me demande « mais quel est le rapport de tout cela avec la migration ou l’intégration ? », je répondrai « aucun ! (à priori), mais… à méditez ! ».

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