Et si nous parlions d'école?

Kit de survie: premier outil

Nous sommes dans un monde étrange. Quand un·e auteur·e de blog donne son avis, les commentaires fusent. Quand, au contraire, il/elle sollicite l’avis de ses lecteurs ou lectrices, extrêmement peu de personnes s’expriment. Dommage. J’aurais été vraiment intéressée de savoir quels outils vous souhaiteriez voir dans le kit de survie de nos jeunes au bout de leurs 11 années d’école obligatoire.

Je me permets donc de reprendre la plume pour proposer le premier outil que je mettrais dans ce kit de survie: le respect. Un respect tourné vers toutes les formes de vie (humaine, animale et végétale), et pas seulement vers celles qui nous sont utiles, nous ressemblent ou que nos critères esthétiques estiment “chou”. Mais ce respect, comment le construire? Une piste est celle du développement de l’empathie. En comprenant l’autre, en parvenant à se mettre à sa place, à adopter son point de vue, on est certainement plus enclin à le respecter et à l’aider.
Car sauver à tout prix le mignon petit chat qui va devenir un grand prédateur d’oiseaux est plus facile que de remettre dans un champ le ver-de-terre que la pluie a conduit sur une route goudronnée. Pourtant, ce dernier, contrairement au précédent, contribuera bien plus à l’équilibre écologique, permettant à la terre de respirer, de se renouveler et d’ainsi offrir aux plantes les nutriments dont elles auront besoin pour pousser et donner des fruits. Mais évidemment, il est plus agréable de caresser un chat que de prendre un lombric délicatement entre ses doigts.
D’une manière plus triviale, nous avons pu constater, qu’il est plus facile d’avoir de l’empathie et donc d’accueillir des Ukrainiens que des Syriens. Ils sont plus proches de notre culture, ont une physionomie d’Européens et leur pays nous fournit des denrées indispensables.

Nous sommes actuellement plus de 8 milliards d’êtres humains sur cette planète, qui va se rétrécir au fur et à mesure que des zones entières ne pourront plus accueillir la vie humaine ou permettre une agriculture vivrière. Des mouvements de masse de populations sont donc à prévoir. Pour y faire face sans violence, nous devons apprendre à vivre ensemble, à s’entre-aider, à s’accepter, à collaborer, à coopérer, à communiquer pour atteindre des objectifs discutés et décidés en commun.

L’empathie peut donc conduire au respect. Et c’est bien cette valeur fondamentale qui fait le plus défaut dans nos sociétés occidentales. On revendique sans cesse le respect de nos libertés individuelles, de nos choix de vie et de penser, mais sans jamais se questionner sur les conséquences que ces dernières peuvent avoir. Ces libertés sont-elles respectueuses de l’autre? Et dans cet autre, je ne mets pas que mon voisin de palier. J’inclus l’ensemble de cet équilibre qui nous permet, depuis des milliers d’années de nous développer en tant qu’espèce humaine.

Et il serait grand temps de penser à préserver cet équilibre. Cette année, “le jour du dépassement” pour la Suisse, c’est-à-dire, la date à laquelle l’humanité, si tout le monde vivait comme nous, aura utilisé l’ensemble des ressources que la Terre est capable de régénérer en un an, sera le 13 mai. 
Et cette date tend à s’approcher de plus en plus du début de l’année. Quand prendrons-nous conscience que notre manque de respect et d’empathie est à la source de nos problèmes ? Quand aurons-nous assez d’empathie et de respect pour notre Terre pour ne plus la mettre à mal ? Serons-nous assez intelligents pour comprendre que nous coupons la branche sur laquelle nous sommes assis?

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