Et si nous parlions d'école?

Votation bidon

Le 13 février 2022, les habitants du canton de Berne devront se prononcer sur une modification de la loi sur l’imposition des véhicules routiers.
Comme souvent, nous allons voter pour la qualité de l’emplâtre que nous allons poser sur notre jambe de bois. Modifier la taxe des véhicules est certainement une bonne chose pour faire évoluer nos (mauvaises) habitudes et participer à l’effort collectif pour contrer le réchauffement climatique. Mais, telle qu’elle est pensée, cette modification de la loi ne fait que diviser les avis, donnant un argument de plus à celles et ceux qui estiment que notre gouvernement veut nous priver de nos sacro-saintes libertés individuelles, sans apporter de réponses claires aux multiples défis que doit affronter la mobilité en Suisse et partout dans le monde.

En d’autres termes, penser que la planète ira mieux lorsque l’ensemble du parc automobile suisse aura passé du moteur thermique à l’électrique est un leurre. Parce que les seules voitures écologiques sont celles que, non seulement nous n’achetons pas, mais surtout que nous ne fabriquons pas. Il faut donc penser en amont pour limiter la mobilité individuelle. Ceci passe par des réflexions profondes sur l’aménagement du territoire, l’urbanisme, la gratuité et l’offre des transports publics et, bien sûr, l’organisation du travail.
 
Si, malgré tout, on veut s’occuper des voitures individuelles, alors il est juste de favoriser les voitures légères, y compris les voitures électriques. Car il faut se rappeler qu’une voiture électrique lourde indique des batteries surdimensionnées dont la fabrication nécessite de grandes quantités de ressources fossiles dont l’extraction n’est pas sans conséquences sociales et environnementales, y compris en termes de production de CO2.

Mais tout ceci semble passer complètement à côté des têtes pensantes de nos dirigeants. D’où l’urgence d’enseigner, dès la plus tendre enfance, la créativité et la complexité. Ceci pour, d’une part, être capable de sortir des cadres restreints de nos habitus pour pouvoir penser « autrement » le monde et son évolution. Et, d’autre part, pour être capable d’adopter une vision systémique, globale, qui permet de voir plus loin qu’un seul aspect du problème, à savoir, en ce qui concerne cette modification de la loi, ce qui sort du tuyau d’échappement.

Enfin, pour une taxe réellement incitative visant une réduction de l’utilisation de la voiture individuelle, celle-ci devrait prendre en compte non seulement l’émission moyenne de CO2, mais surtout le nombre de kilomètres réalisés au cours de l’année…

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