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«Une action qui dérange est déjà une action réussie», pouvait-on lire dans un commentaire sur un média en ligne. Voilà qui semble justifier les récents actes de vandalisme sur des œuvres d’art au nom de la lutte pour le climat.
Ces actions interrogent à plusieurs niveaux. Elles serviraient la cause mise en avant par ces barbouilleurs en herbe en leur offrant une exposition médiatique et le fameux quart d’heure de gloire auquel certains semblent aspirer. Pourtant, en termes d’efficacité, on peut douter de la pertinence de ces actions. On n’a d’ailleurs jamais eu l’occasion de constater le début d’une proposition constructive qui aurait découlé ces performances éphémères.
Quoi que l’on puisse penser de ces actions, c’est surtout leur justification qui pose question. Au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, au nom des décisions politiques qui prennent du temps pour se déployer, on devrait passer l’éponge (au propre comme au figuré) sur ces attaques, tout illégales soient-elles. Ah bon? Y aurait-il un catalogue de bonnes actions, qui permettraient de se mettre au-dessus des lois? Et tenu par qui? Y aurait-il des citoyens au-dessus des autres? D’un côté la masse silencieuse, qui respecte les règles établies, et de l’autre, les défenseurs de causes soi-disant nobles, qui s’arrogent le droit de ne pas respecter le droit. C’est inacceptable en soi, d’autant plus lorsqu’un intervenant enjoint à cette désobéissance de jeunes diplômants, lors d’une cérémonie officielle organisée par le DIP, comme cela a été récemment le cas.
Il n’est pas question de remettre en cause la pertinence de la lutte contre le réchauffement climatique. Mais elle mérite autre chose que des actions de façade, qui n’améliorent en rien la situation. Et lorsque l’on veut remettre en cause le système, la démarche gagnerait en crédibilité si l’on ne vivait pas précisément grâce à ce système.
Stéphanie Ruegsegger, directrice politique générale