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Le Brainspotting, la thérapie qui a le vent en poupe

Il y a plus de 30 ans, une révolution a eu lieu dans le monde de la psychothérapie avec la découverte de l’EMDR. Tout d’abord utilisée pour traiter les traumatismes graves, cette thérapie permet aujourd’hui de traiter une large palette de troubles mais aussi de renforcer les ressources. Elle a fait ses preuves tant sur le terrain qu’au niveau scientifique et est recommandée par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé).

La naissance d’une nouvelle thérapie

Au cours d’une séance d’EMDR avec une patineuse artistique, le Dr. David Grand remarqua que le regard de sa patiente était resté figé sur un point précis. Pendant plusieurs minutes, la patiente a vu défiler des souvenirs difficiles de son enfance tout en ressentant une multitude de sensations corporelles, avant de se sentir soulagée et d’interagir à nouveau avec son psychothérapeute. Le lendemain, cette patineuse artistique a fait part à David Grand de sa joie d’avoir pu réaliser une triple boucle (triple rotation en l’air) qu’elle était incapable de mener à bien auparavant.

Sur la base de cette expérience, le Dr. Grand a exploré les possibilités de cette découverte.

C’est ainsi qu’une nouvelle thérapie était née : le Brainspotting.

Qu’est-ce que le Brainspotting ?

Le Brainspotting est une approche thérapeutique novatrice combinant une forme de pleine conscience focalisée, la direction du regard, les sons et la posture intérieure du thérapeute.

Elle permet d’accéder à des régions du cerveau qui sont inaccessibles par la parole et le raisonnement (par exemple le mésencéphale – une région du tronc cérébral) et de libérer les traumas qui s’y sont cristallisés.

Les séances de Brainspotting sont souvent surprenantes. Le psychothérapeute part du principe que le patient détient en lui-même toutes les clés permettant de résoudre la thématique et les défis qu’il rencontre. Le Brainspotting va donner un cadre très précis afin qu’un tel processus de traitement puisse avoir lieu.

Est-ce que cette méthode a fait ses preuves ?

Depuis sa naissance en 1987, l’EMDR a fait l’objet d’une multitude d’études et son efficacité n’est aujourd’hui plus à prouver.

Le Brainspotting, plus récent (2003), a fait l’objet de quelques études scientifiques. L’une d’elle*, datant de 2017, est une étude comparative entre le Brainspotting et l’EMDR. L’étude portait sur le traitement de 76 personnes atteintes de stress post-traumatique après avoir vécu un événement critique. Tous les participants ont bénéficié de 3 séances de 60 minutes. Une partie des participants ont été traités avec l’EMDR et l’autre partie avec le Brainspotting. Tous les participants de l’étude ont expérimenté une diminution significative des symptômes de stress post-traumatique juste après les séances et 6 mois après. Il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes en termes de résultat.

Quand utiliser le Brainspotting ?

Comme pour l’EMDR, cette méthode est efficace pour traiter des souvenirs traumatiques, l’anxiété, les phobies, l’état de stress post-traumatique, le deuil et permet également de renforcer les ressources, les forces de caractère et améliorer les performances sportives ou artistiques.

Cette méthode puissante s’inscrit généralement (à l’exception des traumas complexes) dans le cadre de thérapies brèves.

 

 

Cet article a été écrit avec la précieuse collaboration de Linda McCarthy, Psychothérapeute FSP.

Ce livre écrit par le Dr. David Grand présente le Brainspotting : Grand, D. (2015). La thérapie Brainspotting. Paris : Trédaniel.

*Hildebrand, A., Grand, D., & Stemmler, M. (2017). Brainspotting – the efficacy of a new therapy approach for the treatment of Posttraumatic Stress Disorder in comparison to Eye Movement Desensitization and Reprocessing. Mediterranean Journal of Clinical Psychology MJCP, 5(1), 1-16. DOI: http://dx.doi.org/10.6092/2282-1619/2017.5.1376

 

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