Les Américains

Nucléaire iranien: la citation qui tue

Photo Susan Walsh/AP/Keystone

La lettre ouverte adressée le 9 mars aux autorités iraniennes par 47 républicains n’en finit pas de faire des vagues aux Etats-Unis. Parmi les signataires, certains émettent déjà quelques regrets face au choc qu’a provoqué la missive. John McCain est l’un d’eux.

Le républicain d’Arizona ne cesse de parler de leadership et de l’autorité du président que Barack Obama n’aurait pas. Il rappelle aussi régulièrement les règles qu’impose la Constitution américaine. Le même sénateur McCain s’est toutefois rallié aux 46 autres républicains pour signer une lettre considérée par plusieurs éditorialistes américains comme une quasi-trahison.

Or l’affaire est sérieuse. En s’immisçant dans l’une des négociations les plus difficiles de ces dernières années sur le programme nucléaire iranien, les républicains peuvent potentiellement faire dérailler le processus qui reprend le 15 mars à Lausanne, pousser l’Iran à se remettre à enrichir l’uranium et à installer de nouvelles centrifugeuses, placer les Etats-Unis dans la très inconfortable position d’être les responsables de l’échec des pourparlers et de l’éclatement du consensus entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne. Le ministre allemand des Affaires étrangères Franz-Walter Steinmeier s’est offusqué, rappelant aux républicains du Congrès que les négociations ne sont pas qu’une affaire américaine. Malgré l’heure cruciale des négociations, John McCain a expliqué son soutien à la lettre avec une incroyable désinvolture:

“C’était un processus somme toute très rapide. Tout le monde se réjouissait de pouvoir quitter la ville en raison de la tempête de neige. (…) Je pense que nous aurions probablement dû davantage discuter (du sujet) étant donné le tollé que la chose a provoqué.”

(photo : Susan Walsh/AP/Keystone)

 

Quitter la version mobile