Elle semble révolue, l’époque des chatons sur Twitter, et celle où les réseaux sociaux semblaient faire souffler un vent de liberté. Depuis, régimes répressifs et combattants ont compris l’utilité qu’ils pouvaient en tirer. Un rapport de deux organisations non gouvernementales fait le point.
“L’utilisation des réseaux sociaux par des États répressifs et des groupes extrémistes s’ajoutent directement aux menaces contre certaines populations parmi les plus vulnérables de la planète et peuvent exacerber les violences là où des atrocités ont été commises”, conclut un rapport, rendu public début juin par le Minority Rights Group International (MRG) et le Ceasfire Centre for Civilan Rights. Les deux ONG citent l’exemple du Myanmar (Birmanie), où elles constatent que les incitations au meurtre de masse ont été amplifiées via Facebook et Twitter. Selon elles, les réseaux sociaux ont contribué à multiplier les exactions contre la minorité Rohingya.
Fracture numérique
Les organisations non gouvernementales pointent également du doigt la fracture numérique. Un accès inégal aux technologies modernes peut accélérer le processus de diffusion de la haine et de la technologie, estiment-elles. On sait que l’immédiateté des réseaux sociaux ne facilite pas l’expression d’avis nuancés.
Recruter des combattants
Les réseaux sociaux servent aussi aux groupes armés pour recruter des combattants. C’est notamment le cas des Shebabs, en Somalie, très actifs sur Twitter et Facebook dans un pays où le téléphone portable est de plus en plus utilisé. En Afghanistan, les Talibans utilisent Twitter et WhastsApp pour recruter et lever des fonds. En face, le Ministère de la Défense afghan tente de décourager les candidats au jihad en publiant quotidiennement, sur son compte Twitter, des photos de Talibans tués ou faits prisonniers.
Ce ne sont que quelques exemples parmi d’autres, cités par les deux ONG. Celles-ci font également part de leur préoccupation de l’utilisation des réseaux sociaux dans un contexte répressif et de violence en Irak, en Inde, en République démocratique du Congo et au Cameroun.
Pour consulter la carte des populations menacées: https://peoplesunderthreat.org/