Penser global, agir local, pour l’écologie

Une lueur d’espoir dans l’obscurité

C’est cette semaine, et ce lundi 14 février 2022, jour de la Saint Valentin, qu’a commencé véritablement ce périple initiatique hors du commun… un voyage immobile, un exil dans ma Ville.

Elue Municipale le 7 mars 2021, me voilà réfugiée politique dans ma propre Cité.

“Suspendue” de mes fonctions: le terme évoque une certaine violence institutionnelle qui fait mal au coeur. De quoi faire chavirer plus d’un navire.

Un bon capitaine de bateau ne tire pas sur son équipage, et pourtant…

La douleur était forte, ce lundi matin, en me réveillant encore abasourdie par le triple coup de massue: l’attaque médiatique, la plainte puis la décision du Conseil d’Etat. Puis la quatrième attaque: COVID 19. Les symptômes se sont déclarés de façon presque simultanée avec l’annonce du Conseil d’Etat. Sans surprise, une grande fatigue m’a envahie.

Puis une lueur d’espoir est arrivée jusqu’ici, dans ma double quarantaine politique et sanitaire: des fleurs, de la douceur, de la couleur et des bonnes odeurs, un bouquet offert par mes amies nyonnaises écolos. Elles avaient commandé ce magnifique bouquet, un bouquet de solidarités vertes, féminines et solidaires.

C’est bien la première fois que je reçois des fleurs de la part d’autant de femmes, le jour de la Saint Valentin, un bouquet de femmes à femme, qui réchauffe le coeur dans cet Océan de grisaille.

La tristesse de la séparation, d’être isolée de mes équipes RH et SI Nyon/ Energies, avec qui j’avais tissé des liens professionnels et amicaux, c’était plus douloureux que ce que je pensais. La tristesse aussi de la perte de mon oncle, le frère de mon père, le même jour, et un soulagement car il était en souffrance depuis longtemps.

Une journée sombre donc pour la Saint Valentin.

Mais le soir, nous avons pris notre courage à deux mains, avec mon mari, et avons cuisiné un délicieux dîner pour toute la famille, y compris mon fils, et ma fille, elle aussi positive au COVID. Nous faisons au mieux pour préserver notre cocon familial, notre santé, notre amour, de toute cette hostilité médiatique, de l’injustice et de la douleur du rejet.

Être réfugiée politique dans ma propre Ville, alors que j’y vis depuis 14 ans, je ne pensais pas que ce serait possible.

Cette Ville, que nous aimons tant, où nos enfants ont grandi, et grandissent encore. Cette Ville qui a sauvé ma vie et celle de ma fille, quand elle est née ici le 19 mai 2013.

Cette Ville qui pourrait faire de sa diversité une force, pour devenir une Ville inclusive, plurielle, tolérante, ouverte sur le monde et tournée vers l’avenir, mais qui a choisi l’exclusion et la suspension.

Cette semaine, se réunissaient les Commissions sur les nouvelles ressources pour la transition énergétique et sur le Plan directeur de distribution de l’eau, deux projets importants qui me tenaient tellement à coeur, des dossiers que nous avions préparé ensemble avec le Directeur et les équipes des SI Nyon.

Ne pouvant pas les présenter, ne pouvant pas ni siéger, ni délibérer, ni expliquer, ni échanger ou débattre de ces dossiers, je me console en écrivant.

Il me reste encore ma plume pour exercer pour mandat politique, exercer mes droits et exprimer mes opinions, cette plume que personne ne pourra prendre.

Ecrire pour continuer à vivre, penser, respirer et s’exprimer comme élue politique, comme personne dévouée et dédiée au bien commun.

Ecrire pour exister et agir sous forme de résistance passive, pour la planète, le climat, la transition énergétique, la démocratie, le respect du droit du travail, le respect des femmes et la protection de la santé et du bien-être humain.

Et le soir, allumer une bougie, ici, sur notre balcon familial, face au Château de Nyon, face à la salle de réunion de la Bretèche où se tenait la Commission dédiée aux Energies.

Une lueur d’espoir dans l’obscurité, pour que brille, plus tard, ce nouvel élan, la flamme des énergies du futur.

Bonne Saint Valentin à toutes et tous.

Car il y a finalement deux règles fondamentales à toujours observer: l’amour et le respect des êtres humains.

 

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