La décision de la Court Suprême des USA d’annuler la décision historique de 1973 Roe v. Wade provoque un tsunami médiatique, à sens unique. Pourtant, la décision est fédérale et invite les Etats à légiférer sur l’avortement.
Le débat démocratique permet d’entendre toutes les voix, les pour et les contre avec un débat, cependant les médias mainstream sont entrés dans une propagande agressive, notamment par l’usage d’adjectifs qui ne rendent pas honneurs à ceux qui les lancent. Est-il possible d’avoir un avis éclairé et différent sur ce drame ?
Personnellement, je ne jette pas la pierre aux femmes qui ont avorté. J’ai entendu bien des confidences pour ne pas ajouter des insultes ou des slogans à une blessure. L’avortement est un thème tellement émotionnel.
Les pères sont aux abonnés absents ? Parfois, ce sont eux qui poussent à l’avortement, d’autres fois ils n’ont pas eu droit au chapitre. Sans oublier le serment d’Hippocrate qui engage toujours les médecins : “Je ne provoquerai jamais la mort délibérément”.
L’avortement ne mobilise pas d’abord les opinions, les politiques, les religions ou les croyances, mais fait en tout premier lieu appel à la raison et la science. Aujourd’hui, avec les moyens techniques ( ultrasons, IRM, caméras …) nous savons que dès la fécondation, le plus petit être humain est là, présent, innocent. En paraphrasant Galilée, je dirais “et pourtant il vit”.
Ce petit plus
« Je le dis avec toute ma conviction : l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue. …. Mais comment le tolérer sans qu’il perde ce caractère d’exception, sans que la société paraisse l’encourager ? Je voudrais tout d’abord vous faire partager une conviction de femme – je m’excuse de le faire devant cette assemblée presque exclusivement composée d’hommes : aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. »
Simone Veil 26 novembre 1974, la ministre de la santé, à la tribune de l’Assemblée nationale
*L’arrêt Roe v. Wade est une décision historique rendue par la Cour suprême des Etats-Unis en 1973. L’action judiciaire avait commencé en mars 1970 au Texas. Pour rester anonyme dans son combat, McCorvey avait été identifiée sous le pseudonyme Jane Roe. Avec l’appui de son avocat Sarah Weddington, elle devait faire face à Henry Wade, le procureur de Dallas, représentant l’Etat du Texas à l’époque.Jane Roe perd son procès devant la cour de district mais son avocat interjette appel.
La Cour suprême se saisit du dossier en décembre 1971, mais c’est finalement après maints débats qu’une décision sera rendue le 22 janvier 1973, avec une majorité de 7 voix en faveur de Jane Roe contre 2.L’arrêt a marqué le débat américain sur la légalisation ou non de l’avortement, mais il a aussi mis en lumière le rôle de la Cour suprême des Etats-Unis. La classe politique américaine et l’opinion publique sont divisées entre les “pro-choix” qui défendent le droit à la femme à choisir et les “pro-life” .
