Le bilan de la présence de deux UDC au Conseil fédéral qui ne sera pas tiré

Quel acide télescopage dans l’actualité fédérale : le 7 décembre, 30 ans et un jour après le non des Suisses à l’Espace économique européen (EEE), sera élu le successeur d’Ueli Maurer. Il est à craindre que dans les semaines à venir, le « débat » se concentre sur le profil des papables et qu’aucun bilan sérieux ne soit tiré de la présence de deux élus de l’UDC (Union démocratique du centre) au Conseil fédéral.

L’hégémonie du parti national populiste sur la politique suisse a pourtant commencé par cette courte victoire en politique étrangère, (50,3% des votants refusèrent de s’arrimer à l’EEE ce « dimanche noir » du 6 décembre 1992, selon la fameuse formule de Jean-Pascal Delamuraz au soir de la votation). De 1995 à 2015, les Blochériens ont quasi doublé leur représentation au Conseil national, et frôlé les 30% de suffrages. Dès 2003, ils ont obtenu un second siège dans le collège gouvernemental. De quatrième roue du char depuis la naissance de la formule magique en 1959, ils sont devenus l’attelage prépondérant (non sans quelques péripéties entre la non réélection de Christoph Blocher en 2007 et l’élection -justement – d’Ueli Maurer en 2008 et celle de Guy Parmelin en 2015).

Qui pourrait contester la légitimité de cette double représentation ? Même si l’UDC a perdu lors des élections fédérales de 2019 un peu de sa superbe, elle reste avec plus de 25% des voix au Conseil national le premier parti de Suisse. La formule gouvernementale helvétique – que l’on s’obstine à qualifier de « magique » même si elle ne produit plus d’étincelles – octroie 2 sièges aux trois partis arrivés en tête et 1 au quatrième.

La fin des compromis

Or cette répartition du pouvoir entre les quatre grands partis, qui permit à la Suisse dans les années 1960 de développer son état social et d’engranger tous les bénéfices des Trente Glorieuses, s’est peu à peu grippée sous l’emprise du parti blochérien. D’habile machine à réformer la Confédération dans le consensus et par des compromis gauche-droite « gagnant-gagnant », elle est devenue une toupie qui tourne obstinément sur elle-même sans jamais plus se poser la question de son efficacité, de ses résultats et de sa finalité.

L’UDC doit ses succès électoraux à son intransigeance. Dans sa vision de la politique, le compromis n’est pas un outil vertueux qui permet aux Suisses d’avancer ensemble malgré leur diversité, elle est une faiblesse coupable. L’UDC n’a cure du respect des minorités, essence de notre fédéralisme, elle veut imposer sa volonté, par le rapport de force. Elle n’aime pas les contre-pouvoirs, propres au régime démocratique qui est le nôtre. Exaltant le kitsch et le folklore, le parti blochérien se proclame plus suisse que les autres : cette prétention à incarner à lui tout seul le pays est pourtant on ne peut plus antisuisse. Tout notre édifice institutionnel basé sur la représentation proportionnelle et la collégialité appelle à la collaboration constructive entre élus. Plutôt que d’exercer son leadership par des propositions stimulantes pour les autres partis gouvernementaux, l’UDC a imposé le blocage au cœur du système politique. Figée sur une conception idyllique de notre histoire, de la neutralité et de l’indépendance, elle a gelé toute réflexion ouverte sur l’avenir.

Dès lors, tant en politique intérieure qu’extérieure, le Conseil fédéral a toutes les peines du monde à se projeter, à trouver des compromis et à convaincre la population. La Suisse ne parvient pas à se réformer, donc à s’adapter aux défis de l’époque, qu’il s’agisse de son système de santé, des retraites, de la fiscalité et bien sûr de sa politique européenne. On reblètse de justesse (comme la réforme de l’AVS acceptée du bout des lèvres le 25 septembre dernier) ou sous pression afin de se conformer à de nouvelles régulations internationales (telle la réforme de la fiscalité RFFA en 2019).

Le dossier européen embourbé

En matière de politique européenne, et malgré une dizaine de scrutins depuis l’approbation des accords bilatéraux en 2000 ayant entériné des coopérations plus poussées avec l’Union, le Conseil fédéral ne réussit plus à avancer. Il s’est progressivement embourbé, sous l’influence des ses deux ministres UDC, sans que jamais d’ailleurs le parti ne revendique l’honneur et la responsabilité d’aller négocier avec les Européens en qualité de chef du Département des Affaires étrangères. Tout au contraire, au cours de son mandat Ueli Maurer a préféré ostensiblement afficher son soutien au régime chinois plutôt que de rechercher le contact avec Bruxelles.

Le coup de grâce remonte au 26 mai 2021 : ce jour-là, le président de la Confédération UDC Guy Parmelin enterre l’accord-cadre, longuement négocié depuis 8 ans avec l’UE. Cet accord devait offrir une solution pérenne aux relations entre la Suisse et les 27, grâce à un mécanisme de règlement des éventuels différents. Il promettait d’ouvrir de nouveaux champs de coopération renforcée, comme par exemple en matière d’électricité. L’UE avait fait de nombreuses concessions à la Suisse, au cours des discussions. Mais prisonniers de la posture de détestation systématique de tout ce qui vient de Bruxelles dans laquelle les Blochériens ont enfermé une bonne partie de notre classe politique, les deux élus UDC n’ont écouté ni les experts ni les diplomates. Infliger un affront à l’UE leur a semblé plus crucial que de réfléchir aux conséquences à court, moyen et long terme de leur geste. Si gouverner c’est prévoir, ces deux gouvernants-là n’ont pas prévu grand-chose – ni leurs collègues qui n’ont pas eu le courage politique de s’opposer à cette issue malheureuse et inutilement vexante pour les partenaires européens.

Un état-tiers qui ne se l’avoue pas

Dans leur inlassable guérilla contre Bruxelles, les élus UDC ont oublié de dire une chose essentielle au peuple: l’entreprise de démolissage des accords bilatéraux qu’ils ont méthodiquement entreprise conduit la Suisse vers l’isolement et la marginalisation, et à être considérée comme un état tiers. Sans solution institutionnelle avec l’UE, les accords bilatéraux sont peu à peu vidés de leur substance. Les Européens continuent à légiférer (pas pour ennuyer les Helvètes mais parce que de nouveaux défis surgissent qu’ils ont collectivement décidé de résoudre ensemble), et le fossé entre les règles appliquées par les Suisses pour être partie prenante du marché unique et celles adoptées par les Européens s’accroît. Comme sur un ordinateur, l’absence de mise à jour finit pas créer d’insurmontables difficultés : les programmes ne tournent plus.

Ont déjà fait les frais de l’absence de clairvoyance des conseillers fédéraux UDC l’industrie des technologies médicales, les programmes de recherche de nos hautes écoles. Bientôt ce sera l’industrie des machines, mais aussi nos aéroports qui se retrouveront largués, marginalisés, plus en état de concourir sur le marché européen dans des conditions de concurrence équitable.

Pour les 27 qui ont tenu bon face à la déflagration du Brexit, la posture d’exceptionnalisme, la revendication helvétique d’être traitée comme un cas particulier, devient chaque jour plus incompréhensible, inaudible, et indéfendable.

Sous l’influence de l’UDC, notre Confédération est ainsi passée du statut de partenaire privilégié de l’UE à candidat état-tiers qui n’ose même pas se l’avouer. Or, qu’on l’aime ou pas, mais parce qu’elle rassemble tous nos voisins et la grande majorité des nations de notre continent, l’UE est un partenaire commercial et politique incontournable. Lorsque le principal parti du pays n’a d’autres discours que de prétendre qu’on peut le contourner sans risques et sans gros dommages pour notre prospérité et notre sécurité, il conviendrait tout de même de se demander, à la faveur d’une vacance fortuite, s’il a toujours sa place au Conseil fédéral.

Réflexion d’avenir ou arithmétique ? 

Face à la guerre en Ukraine et ses innombrables répercussions, ne conviendrait-il pas d’exiger des candidats à la fonction suprême qu’ils développent une vision claire et ambitieuse de la place de la Suisse en Europe ? En d’autres mots, plutôt que de se contenter d’arithmétique électorale, la gravité de l’époque ne commande-t-elle pas de placer au gouvernement des élus en fonction d’un programme partagé avec les autres partenaires de la coalition ?

Il est regrettable que cette élection partielle, même si les Verts envisagent d’y proposer une alternative, ne soit pas encore l’occasion d’une grande remise en question de notre formule gouvernementale. L’an prochain, peut-être, après les élections fédérales lors du renouvellement de l’entier du collège… Mais la Suisse peut-elle toujours se permettre d’attendre une prochaine échéance pour résoudre ses problèmes ?

 

 

 

 

 

 

Chantal Tauxe

Chantal Tauxe est journaliste depuis 1986. Elle est vice-présidente du Mouvement européen suisse.

20 réponses à “Le bilan de la présence de deux UDC au Conseil fédéral qui ne sera pas tiré

  1. On est pas dans l’UE, voilà leur bilan. Merci à eux.

    Et l’an prochain, après un hiver de pénurie, bye bye les Verts.
    On n’oubliera pas leurs responsabilités et leurs mensonges dans la crise.

    L’urgence climatique est une réalité; les Verts ont cependant instrumentalisé cette crise à leur seul profit à l’encontre du bon sens.

    1. Je me demande quel parti s’est assis sur nos centrales nucléaire en fin de vies et n’a rien entrepris pour l’énergie. Un parti qui est au pouvoir et dans les majorité depuis bien longtemps.

      Mais c’est tellement facile de critiquer les verts, qui viennent d’entrer tout petit au CN. C’est presque un mensonge réconfortant qu’on se fait à soi-même en leur tapant dessus. Plutôt de se dire que les partis pour lesquels on a voté toute notre vie sont restés les mains dans les poches, celles-ci percées par l’usure. N’est-ce pas ?

  2. Or, qu’on l’aime ou pas, la Suisse est un partenaire commercial et politique incontournable de l’UE. Lorsque le deuxième principal parti du pays n’a d’autres discours que de prétendre qu’on doit céder unilatéralement aux pressions de l’UE, sans risques et sans gros dommages pour notre prospérité et notre sécurité, il conviendrait tout de même de se demander, à la faveur d’une vacance fortuite, s’il a toujours sa place au Conseil fédéral…

    Les socialistes doivent céder l’un de leur deux sièges aux Verts, de préférence le siège urbain. Mme Sommaruga doit donc être remplacé par Bastien Girod en 2023.

    1. Effectivement c’est une idée, je n’y avais pas pensé. Mme Sommaruga a vraiment démérité. Le PS n’est plus crédible et n’a plus droit à 2 sièges. C’est bien clair. Alors pourquoi pas Bastien Girod? Même s’il appartient à un parti gauchiste, il a l’air assez intelligent et bien suisse. De toute façon, plus incapable que la Sommaruga, c’est impossible. Alors je pense que votre suggestion n’est pas mauvaise. Malheureusement le PS s’accrochera à ses deux sièges comme une bernique sur son rocher.

  3. Belle analyse limpide, réaliste et partagée par beaucoup: merci! Mais plusieurs autres, comme Mathilde ci-dessous, démontrent que vous parlez hélas dans le désert.

    1. Lorsque les Suisses auront compris que la voie bilatérale est devenue une impasse, il y aura une majorité, je n’en doute pas, pour se rallier à la solution EEE, ou même à l’adhésion à l’Union européenne. Les Suisses sont pragmatiques, ils veulent des relations fluides avec leurs voisins et partenaires.

      1. Lorsque les citoyens européens auront compris que la commission européenne les conduit dans une impasse, il y aura une majorité, je n’en doute pas, pour se rallier à une solution “à la Suisse”, avec une égalité entre les Etats et une vraiment démocratie interne.

        Les Européens sont pragmatiques, ils veulent des relations fluides avec leurs voisins et partenaires; à commencer par leur 3e partenaire économique, où des centaines de milliers d’Européens y travaillent…

          1. En temps de guerre, le soutien augmente un peu… mais reste minoritaire (49 %).

            Et c’est seulement du “plutôt confiance”….
            (Page 38)

            et motivé par la liberté de voyager, d’étudier et travailler…

            tandis que les indicateurs paix (33 %), prospérité économique (19 %), démocratie (28 %) et protection sociale (13 %) sont au plus bas…
            (page 41: Que représente l’UE pour vous personnellement?)

            https://europa.eu/eurobarometer/api/deliverable/download/file?deliverableId=83435

            En gros, ils ont “plutôt” confiance dans l’UE pour partir en vacances, mais pas pour tout ce qui compte…

    2. Ou que vous vivez dans un mirage…

      et que le choc de la réalité va (vous) être révélateur des mensonges des vert.e.x.s.

      Vous avez déjà vu la quadrilogie Mad Max ? dont le premier épisode était censé se dérouler en 2021. Ils se sont trompés d’une année…

      1. Ceux qui ne pensent pas comme vous ne sont pas des “menteurs”. On est en démocratie, ils ont juste un avis divergent du vôtre.

        1. Ceux qui ne pensent pas comme moi, oui. Je suis totalement d’accord avec vous et je défends le droit de se tromper sincèrement.

          En revanche, vous pensez quoi des professionnels de la politique Vert.e.x.s ? (et je précise bien celles et ceux qui se définissent avec le “.e.x.s” alors qu’ils sont des petit.e.s bourgeois.e.s qui en rigolent bien en privé).

          Cela fait 30 ans qu’iels militent pour que l’on paie le “juste prix” de l’énergie fossile.
          Et maintenant que les prix augmentent Et que nous sommes (bientôt) en année électorale, ils font quoi ?

          https://www.blick.ch/fr/news/suisse/comme-durant-la-pandemie-les-verts-demandent-des-credits-face-a-lexplosion-des-prix-de-lelectricite-id17939422.html

          Ce n’est pas de l’hypocrisie ?
          Leur programme est bâti sur la peur, rien que la peur.
          Ils sont à la gauche (urbaine) ce que l’UDC est à la droite (des campagnes); un parti attrape-tout, populiste et qui surfe sur les peurs.

          1. Voilà ce que je sais.

            L’UE, sous pression de Macron, crée une distorsion de concurrence et viole les règles de l’OMC à notre détriment.

            https://www.blick.ch/fr/news/suisse/en-raison-de-la-fin-de-laccord-cadre-les-premiers-chercheurs-et-entreprises-partent-a-letranger-id17947609.html

            Si nous cédons, à cause d’une idéologie défaitiste, nous serons vus comme une proie à désosser…

            Soyons faibles, et l’UE nous dévorera.

            Défendons nos intérêts, et ils nous respecteront.

            Nous n’avons pas une union douanière; il est temps de mener des contrôles stricts des marchandises, jusqu’à ce que les départements français et les länders allemands exposent à Paris et Berlin notre importance dans le commerce transnational.

            Nous devons demander à l’OCDE des sanctions contre les paradis fiscaux de l’UE et que le cadre de l’OCDE que nous appliquons s’applique également aux Pays-Bas, Malte, Ireland et Chypre.

            Il est temps de riposter aux sanctions de l’UE. Il est temps de saisir l’OMC.

  4. Le monde a changé est la partie occidentale de l’UE découvre que l’Europe est diverse, et que la coexistence est la seule solution.

    La rencontre des 44 pays, c’est un nouveau paradigme et un signe que l’UE est moins rigide.
    La recherche par exemple, a besoin en Europe de chaque pays. L’indépendance de l’UE en terme stratégique serait beaucoup plus difficile avec une Europe restreinte.

    En l’état, l’UE serait refusé par la population, même si des sondages laissent voir que le peuple n’est pas totalement hostile à l’UE.
    L’UE change, et lorsqu’elle arrivera à tenir compte des particularités des pays sans moralisme, l’opinion suisse pourrait changer face à l’UE.

    Quant à l’UDC, sa participation au CF ne fait pas bouger les lignes en défaveur de l’UE. Parmelin a fermé la porte parce que même la gauche syndicale était contre, de même qu’il n’y avait guère de doutes sur la réponse du peuple.
    Le peuple n’en peut plus de cette croissance qui bétonne, et ça traverse toutes les orientations politiques. D’où une votation peu favorable aux accords avec l’UE si la Suisse perd certaines libertés. Seule l’économie voit un avantage à court-circuiter le peuple, parce que la stabilité du pays n’est pas un enjeu pour elle.

    Quant à mettre un Vert.e.es au CF, qui croit à une bonne coexistence ? Pas grand monde. L’arrogance écologique ne s’intègre pas dans les compromis.
    Un Verts Libéraux, oui, ce serait bien mieux.

  5. Je ne pense pas que l’on puisse tirer un bilan sur la participation de personnes ou de partis au CF. Personne ne sait ce qui se passe entre eux et aucun n’a un joker pour s’imposer aux autres. Avec presque 30% de l’électorat, il est naturel que 2 personnes représentent l’UDC, d’autant plus que les socialistes et le PLR ne font même pas 20%, et ils ont en chacun 2 CF. Vous n’aimez pas de la “formule magique” ok, mais que proposez-vous d’autre? Si l’on confie à la gauche la marche des affaires pendant une législature le pays s’en sortira ruiné au bout des 4 ans.

    1. Ce que je propose ? Un peu moins d’arithmétique électorale et un peu plus de réflexion programmatique: quelle coalition politique pour quels objectifs ? ça fait de moins en moins sens d’avoir 4 partis gouvernementaux qui ne sont d’accord sur rien d’important, à part de s’attribuer des sièges au gouvernement. Je trouve la manière allemande de faire intéressante: le parti arrivé en tête des élections parlementaires bâtit une coalition avec d’autres partis plus petits sur la base d’un programme précis et partagé. En Suisse, on aligne les ingrédients sans savoir quelle soupe on va manger.

      1. L’instabilité d’un système de coalition mène à la ruine des petits états.

        La stabilité de nos institutions est notre dernier argument pour faire venir des sociétés internationales.

        Nous ne pouvons pas nous permettre de remettre en cause nos engagements, nos investissements, notre fiscalité, etc. tous les 4 ans (et même moins en cas de coalition minoritaire).

        Comment investir 30 milliards pour le tunnel du Gothard ? si la coalition 1 est pour, la coalition 2 + 4 ans est contre, la coalition 3 + 8 ans est pour deux voies, etc…

        Regardez la Belgique, …

        Votre rejet de l’UDC ne devrait pas conduire à des raisonnements hâtifs…

        Moi, je n’aime ni l’UDC ni les Verts.. Pourtant, je suis pour une solution à 5 CF, avec 1 représentant par parti.

      2. En Europe, l’histoire du morcellement du paysage politique, en une multitude de petits partis, n’a qu’une seule vocation; qui est d’affaiblir la politique en faveur des teneurs de l’économie, qui s’imposent ainsi à la politique, et qui dirigent de facto indirectement nos pays. Pourquoi le chancelier allemand est faible? de même que le président Macron? parce qu’ils sont arrivés alors qu’il n’ont pas la légitimité populaire avec 20% des voix. Tout cela explique la raison pour laquelle les présidents des USA sont toujours perçus comme des hommes, bientôt des femmes j’espère, forts, avec 40% et plus au premier tour. L’Europe n’est plus une force politique depuis WWII. Je ne pense pas que les suisses contemporains veulent une majorité écrasante au CF bien que le peuple est naturellement à Droite.

  6. Il me semble que si bilan il doit y avoir, il serait souhaitable de l’étendre à tous les membres de l’exécutif et, surtout, de ne pas remettre en cause la formule magique en accusant l’UDC. J’ai voté assez régulièrement socialiste pendant 50 ans. Je me suis engagée professionnellement et personnellement pour l’adhésion à l’EEE en 1992. Mais si j’observe les prises de position récentes des deux PS, les gaffes de quelques-un.e.s parmi les sept depuis plusieurs mois et la tendance générale, poussée par des médias partisans ou sciemment mal informés, à miner la démocratie de notre pays, ce ne sont certainement pas les deux UDC qui ont tout faux. Par exemple, la présidence de M. Parmelin pendant la pandémie a été très positive de mon point de vue. L’Europe doit rester une option forte, mais sans la paranoïa économiciste et sans OTAN. Quant à l’image que la Suisse pourrait donner de son actuel et si précieux “Sonderfall” politique, je crains que la couverture du quotidien Le Temps du 11 octobre n’augure rien de très constructif ni de très neuf. Un survol des interventions au Forum des 100 hier me laisse imaginer que le chocolat et l’industrie ravissent encore toutes les maginations. J’ai entendu qu’à l’OFC, on pense que la culture en Suisse est surtout constituée de produits d’importation; Jean-Luc Godard et Alain Tanner, pour ne citer que ces deux immenses créateurs, prouvent assez leur appartenance européenne et leur réception dans le monde entier. Un possible remède? Les parlementaires doivent davantage se cultiver, apprendre à admirer, au delà de leurs cercles partisans.

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