Tout est possible

Le bonheur, c’est pas la joie!

« En discutant, j’ai remarqué qu’on parlait de la même chose », lors d’une réunion amicale. Êtes-vous vraiment heureux ou simplement joyeux ? Vous n’êtes pas d’accord sur la manière dont je formule mes propos ? Comment l’expliquer ? Quelle différence ? Parle-t-on de psychologie ou de philosophie ? Comment expliquer plusieurs conceptions différentes ?

En considérant que ces termes peuvent être perçus de différentes manières, j’ai décidé de me mouiller pour tenter d’expliquer la mienne, sans pourtant trop m’appuyer sur quelconque théorie pour la formuler. Au fond, j’aimerai comprendre et expliquer ce sentiment profond de réalisation de moi-même à travers les défis que je décide de relever, ce que je vais approfondir dans différents articles.

Êtes-vous joyeux ? 

Commençons par une brève mention théorique : selon la définition du dictionnaire Le Robert, la joie est une émotion agréable et profonde, un sentiment exaltant ressenti par toute la conscience. En philosophie, il y a cette notion de “grande perfection”, de “la réalisation de soi d’un être humain”. Le Larousse mentionne aussi un sentiment de plénitude et que sa durée est limitée.

Sandrine Ray, aumônière du sport, m’a envoyé un courriel avec ses propos, n’étant pas en accord avec ces explications. Car, selon son expérience, si la joie est un sentiment que l’on peut ressentir de manière intrinsèque (par un esprit de gratitude, notamment), ce sentiment peut rester de manière illimitée, car nous pouvons toujours avoir quelque chose pour laquelle être reconnaissant.

Plusieurs choses m’interpellent :

« J’ai ressenti une joie profonde (malgré la tristesse) lors du décès de ma maman, car il y avait en moi beaucoup de gratitude qu’elle soit en paix auprès de Dieu. Cette joie est restée en moi, malgré les circonstances négatives », témoigne Sandrine. Pour elle, être ou plutôt « rester dans la joie » repose sur le choix de poser son regard sur ce qui est bon pour soi et ce pour quoi nous pouvons être reconnaissant (au lieu de considérer davantage les circonstances négatives que nous vivons aujourd’hui à travers le monde, par exemple).

Ou êtes-vous heureux?

La définition du Larousse d’être heureux, c’est « celui qui est très satisfait, très content de ce qui lui advient ou de ce qui se produit en général ». Pour Sandrine, « être heureux dépend d’éléments extérieurs, alors que la joie n’en dépend pas forcément. Elle peut être vécue profondément et de manière intrinsèque ».

Je me suis alors rendue compte que nous parlions de la même chose en opposant les termes. Pour elle, le fait « d’être dans la joie » est le summum alors que, pour moi, ressentir de la joie favorise le bonheur. Ou le fait d’être joyeux le plus souvent possible aura un impact sur son bonheur, le fait d’être heureux.

Elle me renvoie sur un article s’intitulant « La joie : être heureux sans être soumis aux éléments extérieurs ». Possible ? Le fait de se sentir joyeux quand on n’est soumis à aucune contrainte paraît évident : c’est alors une émotion qui touche toutes les dimensions de notre être (corps, âme et esprit) et qui est liée à des facteurs intrinsèques.

En premier lieu, la joie se distingue plus facilement du plaisir : « la joie est plus profonde, plus vraie. Elle s’accompagne du sentiment d’être en phase, en plein accord avec notre être. Le plaisir nous fait du bien, il est essentiel mais il ne possède pas cette dimension universelle, véhiculée par la joie » (référence : https://www.rtbf.be/lapremiere/article/detail_la-joie-etre-heureux-sans-etre-soumis-aux-evenements-exterieurs?id=10179078). Jusque-là, nous sommes d’accord.

Mais pas en la conception du bonheur ! Elle considère le bonheur comme trop matérialiste, comme c’est trop souvent mentionné dans le langage courant : on pourrait même dire qu’il est lié à obsession pour le plaisir ou le succès et qui se nourrit de comparaison sociale. L’image du bonheur qui nous est propre dépendrait, souvent, d’un prescrit social et de la comparaison avec les autres.

Pour moi, le bonheur est un état d’âme, une finalité, comment on se sent le mieux. Je le définirai comme le plein épanouissement dans la vie malgré les défis auxquels nous pouvons être confrontés. Pour l’atteindre, je vis « dans la joie », quoi qu’il arrive.

Point commun

« La joie est liée à l’ouverture à la vie. Nous pouvons nous ouvrir à la joie même lorsque tout dans notre vie n’est pas tel que nous le souhaitons ». Être heureux faisant référence au bonheur, ne peut-on pas être simplement heureux ? Est-ce forcément lié à des moments précis de la vie ? Je me rends compte que, Sandrine et moi, parlions de la même chose. La différence de terminologie est probablement liée à la religion, à laquelle elle fait référence. Je regarde le concret, les notions de psychologie… En tant qu’aumônière, elle est certainement plus « religieuse » que moi ; elle pourrait aussi avoir reçu une éducation allant dans ce sens, ce qui jouerait aussi son petit rôle…

Quoi qu’il en soi, je finirais par définir cet « état » fortement positif et séducteur dans lequel on se trouve. Je le résumerais par dire « Vivre l’instant présent, quoi qu’il arrive, et le rendre le meilleur possible ». A propos de ce dernier point, on a toujours le choix comment faire face à telle ou telle situation. Peut-on donc avoir un impact sur sa joie ou son bonheur ?

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