Demain le commun

Les détestables méthodes du comité “No Billag”

On connaît les arguments des opposants à la redevance de la radio et de la télévision. Qu’on les partage ou pas, ils sont politiques et relèvent d’un libéralisme radical. Dans la mesure où il fait émerger des conceptions générales (c’est-à-dire non limitées à la seule question des médias) de ce qui doit être réglé en commun, de ce qui doit être laissé au marché, de ce qui n’est qu’une affaire individuelle, le débat sur l’initiative est intéressant.

Il faut néanmoins constater que les initiants se chargent eux-mêmes de ternir la noblesse d’un combat pour des idées. Ils ont en effet sollicité, en début d’année 2018, des associations liées de près ou de loin à la migration et aux personnes d’origine étrangère en Suisse pour les inviter à soutenir leur texte – ou plutôt, pour le dire avec leur mots, à “motiv[er] tous les binationaux à voter “OUI” le 4 mars prochain”.

L’argumentation est assez simple: les étrangers, qui n’ont pas le droit de vote sur le plan fédéral, ne regardent “pas (ou très peu) les chaînes nationales”. Il faut donc qu’ils se mobilisent pour faire supprimer la redevance. Le comité des opposants à la redevance, dont le vice-président est, il faut le rappeler, un jeune UDC, appelle donc les étrangers établis dans le pays à s’organiser pour peser dans une votation fédérale au nom de leurs intérêts propres de résidents étrangers, justement.

Extrait d’un courrier adressé à une association liée à la migration espagnole à Lausanne (voir la lettre complète)

La Suisse à la carte, en somme, comme projet politique pour les résidents au bénéfice d’un permis B ou C. On se réjouit d’entendre l’UDC développer plus avant cette nouvelle vision pour l’intégration. En attendant, les défenseurs de l’initiative “no Billag” révèlent avec ce genre de méthode un cynisme détestable et un opportunisme sans vergogne qui tranchent avec les grands principes dont ils se réclament

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