Demain le commun

La lumière sur les nuits lausannoises

Des personnes dansent sur la piste de danse de la discotheque le D! Club durant la nuit de vendredi 14 au samedi 15 novembre 2014 a Lausanne. La Ville de Lausanne a recemment essuie un revers concernant son concept pour securiser les nuits lausannoises, selon le Tribunal cantonal, les agents de securite privee ne peuvent pas faire des fouilles sur un certain perimetre a l'entree des clubs lausannois. La Ville de Lausanne propose une batterie de mesures pour prevenir incivilites et alcoolisations massives les soirs de fin de semaine. Parmi ces mesures, la creation d'une nouvelle unite de prevention des incivilites, courant 2015. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

Il y a trois ans de cela, un été très agité avait imposé dans le débat public un nouveau mot-clé: les nuits lausannoises. A quelques reprises au cours des mois les plus chauds, des échauffourées devant l’une ou l’autre discothèque avaient dégénéré en bagarres générales – rapidement rebaptisées “émeutes” dans un langage médiatique qui apprécie de moins en moins la nuance. Certains débordements, jets de bouteilles contre des ambulanciers, détérioration de matériel public, avaient néanmoins de quoi alarmer.

Les partis, c’est leur rôle, ont formulé quelques propositions. Le débat a été fort agité durant quelques mois. Que pouvait faire Lausanne, avec ses compétences, face à ce phénomène? Que devait faire, en particulier, une majorité de gauche? Lorsque celle-ci a communiqué son projet, les échos ont été quasi-unanimes: la Municipalité choisissait une approche liberticide, basée sur le contrôle et la surveillance, et allait tuer ces nuits qui faisaient la fierté de la petite capitale de la nuit.

Lausanne a bougé

Avec trois ans de recul, et sans prétendre à juger dans leur globalité ce que sont devenues les nuits lausannoises sur le plan de la qualité, il est peut-être temps de dresser un premier bilan… Sur le plan politique, que s’est-il passé depuis 2012?

Les nuits bougent encore…

Quiconque a passé une soirée à Lausanne durant cet été qui s’y prêtait particulièrement a pu à mon avis s’en convaincre: l’ambiance nocturne qui distingue Lausanne n’a pas disparu. Avec 30 établissements nocturnes, Lausanne a perdu quelques boîtes de nuit, gagné une dizaine de terrasses, et pas connu de graves troubles depuis depuis trois ans.

Oui, il y a quelques règles de plus. Non, il ne faut pas minimiser les efforts concédés par tous les acteurs, autorités comme tenanciers. Mais sauf si les mots n’ont plus aucun sens, il faut reconnaître que Lausanne la nuit en 2015, ce n’est pas exactement ce que laissaient imaginer les gros titres et leur sur-enchère de “tour de vis”, de “mesures liberticides”, de “politique anti-jeunes”, ou de “mise au pas”… Ah, et la criminalité a baissé de 18% entre 2013 et 2014. Un domaine dans lequel on peut se réjouir d’un peu moins d'”animation”…

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