Afin de clôturer cette trilogie d’articles sur l’archipel des Galápagos je vous propose de décoller pour explorer le milieu aérien de ces iles mythiques.
Dans un premier temps, j’aimerais vous parler des pélicans. Certes, ce n’est pas l’oiseau emblématique des Galápagos, mais cette espèce reste remarquable et très présente sur l’archipel. L’espèce présente aux Galápagos est le pélican brun (Pelecanus occidentalis). Il s’agit d’une espèce assez répandue qu’on retrouve sur tout le continent Américain. Aux Galápagos, pour voir des pélicans cela n’est pas très compliqué; il suffit de se diriger vers les endroits où des bateaux de pêche reviennent, et vous trouverez sans aucun doute des pélicans en train d’essayer d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent. En effet, les pélicans sont des oiseaux pécheurs. Ils mangent en général des crustacés et des poissons qu’ils ont péchés. Cependant, les individus les plus fainéants ont compris que les restes des poissons laissés par les pécheurs leurs sont bien plus faciles d’accès. Les plus malins restent ainsi stationnés près du marché aux poissons dans l’attente du retour quotidien des pêcheurs.
Bien évidemment, les pélicans ne sont pas les seuls à adopter cette stratégie. C’est pour cela que fréquemment dans ces lieux on peut observer frégates, pélicans et mêmes des otaries qui se battent pour avoir les restes de poissons. D’ailleurs ça en deviendrait presque dangereux pour les touristes qui regardent la pêche du jour, tout en admirant de près ces trois espèces. Sous leurs airs inoffensifs les pélicans sont de féroces adversaires qui n’hésitent pas à se servir de la griffe présente à l’extrémité de leur bec.
Bien entendu, il y n’a pas que le pélican comme oiseau connu au Galápagos. Cet archipel accueille notamment en son sein, non pas une, mais deux espèces de fous. La première espèce dont je vais vous parler aujourd’hui est le fou à pieds rouges (Sula sula). Comme on peut le deviner, les individus appartenant à cette espèce ont les pieds rouges !!!. …en tout cas les adultes, car les jeunes possèdent un plumage blanc avec le bec et les pattes noires. Outre les pieds, les adultes présentent aussi de jolies couleurs sur leur zone faciale. La couleur qu’arborent les individus varie en fonction de la saison (reproduction) et de leur sexe. Durant la saison de reproduction, les zones faciales où il n’y a pas de plumes, ainsi que les parties déjà colorées de leurs corps se colorent plus intensément. Du turquoise au jaune-citron en passant par le rouge ardent, la saison des amours chez les fous à pieds rouges se vit de façon haute en couleurs.
En dehors de la taille (la femelle étant plus petite que le mâle), on peut donc différencier le sexe des individus grâce à leurs couleurs. Les mâles vont, pendant la saison des amours, avoir du jaune-citron sous les yeux que les femelles n’auront pas. Il faut savoir aussi que cette espèce est la plus petite de tous les fous. Un individu mesure en moyenne 77 cm de haut et possède une envergure de 98 cm.
Bien qu’elle ne soit pas endémique des Galápagos, la deuxième espèce de fous dont j’aimerais vous parler est un des symboles de l’archipel. Contrairement à son cousin qui possède des pieds en désaccords avec le paysage, cette espèce a su « s’assortir » à son milieu.
Contrairement à leurs cousins à pieds rouges, la couleur des pattes des fous à pieds bleus (Sula nebouxii)provient de leur alimentation. Elle résulte de l’action d’un pigment « caroténoïde » qui provient des poissons dont se nourrissent les fous à pieds bleus. Plus ces individus en mangent, et plus la coloration de leurs pattes est intense (c’est un peu comme pour les flamants roses). Des recherches scientifiques à ce sujet ont montré que la couleur des pattes d’un individu est un indicateur de bonne santé. Par conséquent, en choisissant un partenaire ayant des pattes très colorées, les femelles optimisent leurs chances de s’accoupler avec un partenaire en très bonne santé. Les fous à pieds bleus adultes sont les seuls à être colorés. Tout comme les fous à pieds rouges les juvéniles sont uniquement blancs et noirs. Cette absence de couleur au stade juvénile se retrouve chez d’autres espèces d’oiseaux comme la frégate (dont je reparlerai plus tard). Un des détails qui m’a fait sourire en voyant des fous de près est leur « bouille » …qui, avouons-le, ne leur donne pas un air très intelligent.
D’autres oiseaux comme les frégates sont aussi très présents dans l’espace aérien de cet archipel. Avec leur 2m15 d’envergure en moyenne, les Frégates du Pacifique (Fregata minor) sont de loin la plus grande espèce d’oiseaux des Galápagos. Celles-ci pèsent de 1 kg à 1,6 kg et peuvent vivre jusqu’à 34 ans ! Toutefois, la chose la plus impressionnante chez ces oiseaux est le repli de peau rouge que les mâles gonflent lors de la saison des amours pour attirer les femelles. Ce sac jugulaire, qui sert à attirer les femelles, ressemble énormément à un ballon de baudruche. Pour attirer les femelles, les mâles tapent dessus avec leur bec, ce qui produit un bruit de ballon, qui accentue cette ressemblance. Les Frégates sont des animaux coloniaux.
En parlant d’oiseaux des Galápagos, je me dois de parler des fameux pinsons des Galápagos ou appelés plus souvent pinsons de Darwin.
En revanche, la taille est un facteur qui ne change pas en fonction des espèces. Les pinsons de Darwin mesurent entre 10 cm et 20 cm. Ce sont en quelque sorte un peu l’équivalent des moineaux de nos jardins publics. En 2016 des chercheurs ont mis en évidence l’apparition d’une nouvelle espèce sur une des îles des Galapagos (île de de Daphne Mayor), qui s’est développée en seulement trois générations !
Cette nouvelle espèce compte à l’heure actuelle, environ une trentaine d’individus. C’est encore peu…mais on peut lui souhaiter bonne chance et espérer que les mesures de gestion dans l’archipel sauront la protéger efficacement.