Le 21 mars, journée internationale contre le racisme

Le 21 décembre 1965, l’Assemblée générale des Nations Unies adoptait la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. En 1960, le 21 mars fut proclamé Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, en souvenir des 69 personnes tuées par la police sud-africaine, alors qu’elles manifestaient contre l’une des lois les plus honnies de l’apartheid : le port obligatoire pour les non-Blancs du passeport intérieur.

Le 29 novembre 1994, la Suisse adhérait à cette Convention, et depuis 1995, chaque année, le canton de Neuchâtel commémore cette journée contre le racisme et les discriminations.

La 23ème édition, qui aura lieu sur l’ensemble du canton du 18 au 30 mars 2018, s’inscrit dans le cadre des 70 ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Cet acte fondateur proclame pour la première fois l’universalité des droits, rappelant dans son préambule que leur méconnaissance et leur mépris pouvaient autoriser des atrocités et des actes de barbarie révoltant la conscience de l’humanité.

Aujourd’hui, il est essentiel de ne pas oublier, de se rappeler, particulièrement dans des moments de crise, comment se met en place le processus de déshumanisation de ceux que nous considérons comme étrangers, comment le rejet et la haine de l’autre, peuvent conduire à la mise entre parenthèses de nos convictions morales et à ce qu’Hannah Arendt appelait la banalisation du mal.

Alors que les forces politiques qui prônent le repli identitaire et mobilisent la peur de l’Autre, sont démocratiquement élues, il est essentiel d’affirmer son attachement aux valeurs universelles que sont l’égalité, la liberté et la dignité humaine, qui sont les piliers de la démocratie.

Il est aussi essentiel de rappeler que notre humanité est une histoire de migrations, de brassage et de métissage, que notre identité n’est jamais linéaire et qu’il faut savoir se nourrir de la richesse de l’autre, de la richesse de notre diversité. C’est dans l’ouverture, dans l’interaction et dans l’échange que nous pouvons être bousculés dans nos certitudes et que nous pouvons inventer et imaginer notre avenir.

Dans son programme de législature*, le canton de Neuchâtel  s’est engagé à contre-courant du repli, réaffirmant ses convictions d’ouverture :

« Depuis des siècles, le canton de Neuchâtel est une terre ouverte au monde et aux idées nouvelles. Son identité évolue en permanence, en se nourrissant des interactions générées par la rencontre de personnes issues de cultures et d’origines diverses. Nous voulons développer un urbanisme contribuant à favoriser la mixité sociale, cultiver les appartenances multiples, promouvoir la rencontre entre toutes les composantes de la société de façon à construire une communauté harmonieuse. Une communauté au sein de laquelle chacune et chacun s’intègre et contribue à façonner. ».

Notre engagement à tous est essentiel. Il en va de notre humanité.

*Conseil d’Etat du canton de Neuchâtel, programme de législature, décembre 2017

Zahra Banisadr

Diplômée en droit et en relations internationales de Paris I Panthéon-Sorbonne, Zahra Banisadr est spécialiste en migration et en relations interculturelles au service de la cohésion multiculturelle du canton de Neuchâtel. Elle est aussi l'initiatrice et la coordinatrice de projets culturels et éducatifs. Elle tient ce blog à titre privé.