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Espionnage financier: Berne sur une autre planète

Mais qu’est-ce qui a bien pu passer par la tête de l’espion suisse arrêté en Allemagne et soupçonné de chercher à en savoir plus sur la lutte contre l’évasion fiscale entreprise outre-Rhin? L’homme aurait été envoyé par le Service de renseignement de la Confédération pour remonter les filières des achats de CD volés contenant les noms de clients de banques suisses. On croit rêver.

C’est comme si la Suisse n’avait pas officiellement renoncé au secret bancaire pour les questions fiscales il y a déjà quatre ans, donné son accord pour échanger les informations fiscales sur une base automatique et même mis cette politique en oeuvre dès le début de cette année en recueillant les informations qui seront transmises dès l’an prochain aux autorités fiscales étrangères.

Ce n’est pas la première fois que nos James Bond paraissent en retard d’une bonne guerre dans ce domaine. A l’été 2013, ils mettaient le paquet pour faire parler un employé de banque, Pierre Condamin Gerbier, qui avait imprudemment prétendu face au parlement français détenir une liste de clients fortunés hexagonaux dans des banques suisses. Ce fut un flop, mais le pauvre homme a passé plusieurs mois en prison.

Plus largement, certaines autorités ne semblent toujours pas avaler le changement d’époque: pourquoi certains juges zurichois s’acharnent-t-ils contre Rudolf Elmer, ex-banquier de Julius Bär, alors qu’il a été blanchi par la Cour suprême du canton de Zurich de l’accusation d’avoir enfreint le secret bancaire?

On pourrait multiplier ces exemples de ces combats d’une autre époque. Comme si certains magistrats et fonctionnaires refusaient les évidences:

Si le SRC veut cesser de se couvrir de ridicule, il doit de toute urgence abandonner ses vieilles lunes.

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