Nouveau dimanche de campagne – et nouvel échec d’une initiative économique de la gauche. La tendance est telle que cela deviendrait presqu’une habitude et l’ampleur des rejets ne semble pas décourager les initiants. À défaut d’apporter des propositions constructives, ces initiatives ont au moins un mérite : elles illustrent parfaitement le projet de société des partis qui les portent.
Derrière ces initiatives, le raisonnement est souvent le même. Les principaux acteurs de la gauche ressassent sans cesse leur dogme d’une égalité absolue. Ainsi, le nivellement se faisant toujours par le bas, il est bien plus simple de prendre directement pour cible les plus aisés : l’initiative 1:12 – lancée par les Jeunesses Socialistes et soutenue par leurs ainés – en était l’illustration la plus violente. Et, comme toujours, peu importait que la qualité de vie de nos concitoyens n’en serait guère améliorée – et même plutôt péjorée par l’impact négatif sur l’économie. Le bien-être réel de la population est systématiquement sacrifié sur l’autel de l’envie et des velléités de réanimer une lutte des classes depuis longtemps révolue mais dans laquelle la gauche s’est empêtrée, incapable de changer de siècle. Suivant la même logique furent lancées les initiatives pour l’abolition de l’imposition à la dépense et la création d’un impôt fédéral sur les successions.
Outre l’envie, la confiance aveugle et absolue en l’État mobilise la gauche. Ainsi, ses partisans sont intimement persuadés que la force publique est à même de contrebalancer les douloureuses réalités contre lesquelles le collectivisme est, en réalité, impuissant. Le premier exemple, défiant toute logique, était l’initiative pour six semaines de vacances obligatoires. Les mathématiques les plus élémentaires comprennent que l’augmentation des vacances réduit le temps de travail – et donc la création de valeur. Une réduction qui serait donc répercutée sur les travailleurs – ceux-là même que les initiants prétendaient défendre. Mais, contre vents et marées, contre toute logique, les partisans de ce texte affirmaient que l’imposer par la loi ne serait porteur d’aucune conséquence négative ! On ne sait pas trop si la logique abuse de la crédulité de ses porteurs ou si ceux-ci croient le peuple si naïf…
Le 18 octobre, lors des élections fédérales, les candidats socialistes ne défendront pas la «justice sociale» et autres éléments de langage politiquement corrects et creux. Ils seront bel et bien les porteurs de ces projets concrets – et nuisibles aux travailleurs et à notre pays en général. Pour ma part, je préfère m’opposer systématiquement à ces ambitions collectivistes. Les succès de notre histoire viennent d’une vision libérale qui récompense les efforts de chacun. Et c’est cette Suisse que je veux laisser en héritage !